Paul J. Davies

THE WALL STREET JOURNAL

Credit Suisse (CSGN.VX) espère améliorer son pouvoir de séduction auprès des investisseurs en réduisant son bilan et en réalisant des économies, ce qui lui permettrait d'accroître sa rentabilité.

Or au deuxième trimestre, présentant des revenus décevants dans son activité de banque privée en sus d'une dépendance croissante de sa banque d'investissement aux financements à effet de levier et au négoce de prêts, le groupe suisse n'a pas vraiment marqué de points.

Credit Suisse a pourtant fait des efforts: la banque s'est délestée au printemps de ses principaux fardeaux juridiques, en acceptant de s'acquitter aux Etats-Unis d'une amende de 2,6 milliards de dollars, destinée à mettre fin à son différend avec le département américain de la Justice dans une affaire d'évasion fiscale.

Elle a par ailleurs établi de nouveaux objectifs en termes d'actifs et de réduction des coûts pour ses activités de produits de taux, de change et de négoce de matières premières, dans l'optique de diminuer de 7 milliards de dollars ses actifs pondérés du risque dans les activités non stratégiques d'ici à la fin 2015. Pour ce faire, Credit Suisse va notamment se désengager de sa petite activité de négoce de matières premières, ce qui lui permettra déjà de diminuer son bilan d'environ 2 milliards de dollars d'actifs pondérés du risque.

L'accent sur les prêts à haut rendement et la titrisation

Concernant la banque d'investissement, le directeur général de Crédit Suisse, Brady Dougan, mise sur un développement dans les prêts à haut rendement et la titrisation, un espoir qui requiert sans doute une bonne dose d'optimisme.

Enfin, Credit Suisse compte ramener l'ensemble de ses actifs pondérés à 250 milliards de francs suisses (205,7 milliards d'euros) d'ici à la fin de l'année, contre 279 milliards de francs à la fin du deuxième trimestre.

En attendant, bénéfice, produit net bancaire et rendements des fonds propres du premier semestre 2014 se sont révélés inférieurs à ceux de la période correspondante de l'an dernier, aussi bien dans les activités stratégiques que dans l'ensemble des activités. Dans le même temps, le groupe doit encore renforcer sa base de fonds propres grâce à ses résultats et à des cessions d'actifs. En tenant compte de tous ces éléments, l'action Credit Suisse se négocie juste en deçà de sa valeur comptable, avec une décote par rapport à sa concurrente UBS (UBSN.VX).

Credit Suisse s'est fixé un horizon très clair en décidant de boucler la phase de réduction de son bilan à la fin 2015. Le groupe n'a plus qu'à espérer que sa banque d'investissement et sa banque privée bénéficieront d'un vent favorable sur les marchés s'il veut voir son titre rester dans les petits papiers des investisseurs.

-Paul J. Davies, The Wall Street Journal

(Version française Emilie Palvadeau)