Credit Suisse a beau avoir dévoilé une perte annuelle pour la deuxième année consécutive, les investisseurs préfèrent se tourner vers l’avenir. L’action de la banque suisse progresse en effet de 2,98% à 15,20 francs suisses, prenant au passage la tête du principal indice suisse, le SMI, grâce à des ratios de solvabilité solides, mais aussi à des commentaires positifs sur son activité en début d’année.

La banque helvétique a essuyé sur le seul quatrième trimestre une perte nette de 2,35 milliards de francs suisses (2,2 milliards d'euros) après avoir passé une provision de 2,17 milliards de francs suisses liée à un accord avec la justice américaine pour solder un litige concernant la vente de titres adossés à des crédits immobiliers.

Au quatrième trimestre 2015, Credit Suisse avait dévoilé une perte nette encore plus importante, 5,83 milliards de francs en raison en particulier d'une charge de dépréciation du goodwill. La perte des trois derniers mois de 2016 est supérieure au consensus Bloomberg de 2,07 milliards.

Les revenus trimestriels de Credit Suisse ont reculé de leur côté de 4% à 5,181 milliards.

Sur l'ensemble de 2016, la perte nette de la banque s'élève à 2,44 milliards de francs contre - 2,94 milliards en 2015. Il s'agissait alors de sa première perte depuis 2008.

En dépit de cette perte, Credit Suisse propose un dividende de 0,7 franc par action, en ligne avec les attentes.

Elle a aussi annoncé avoir réalisé 1,86 milliard de francs d'économies cette année, soit 500 millions de plus que prévu. Ce qui s'est traduit par la suppression de plus de 7 250 postes.

A la fin de l'année, la banque affiche un ratio de fonds propres durs (look-through) en repli de 40 points de base sur le trimestre à 11,6%, un affaiblissement plus limité que prévu. L'accord avec la justice américaine représente un impact négatif de 90 points de base. D'ici fin 2018, l'établissement financier vise un ratio compris entre 12% à 13%.

Cette résistance de ce ratio s'est accompagnée de commentaires positifs du management de Credit Suisse sur les premières semaines de 2017. Il a en effet indiqué que toutes les divisions de la gestion de fortune avaient connu des flux d'argent positifs.

Un retournement de situation alors que la banque a enregistré 6,7 milliards de décollecte au dernier trimestre 2016. Credit Suisse a notamment été affecté par la décision de clients de participer à des programmes d'amnistie fiscale.

La banque a enfin fait état d'un rebond significatif de l'activité de ses clients au niveau de ses activités de courtage et de marché des capitaux, en particulier pour les produits titrisés et le crédit.