La menace d’avoir à payer un montant bien plus élevé qu’attendu pour régler un litige aux Etats-Unis pèse lourdement sur Deutsche Bank (-7,14% à 12,165 euros) qui affiche la plus forte baisse du Dax 30. Le ministère américain de la Justice réclame 14 milliards de dollars (12,5 milliards d’euros) pour mettre fin à une enquête sur la vente de titres adossés à des créances hypothécaires, la première banque allemande étant soupçonnée d’avoir trompé les investisseurs sur la qualité de ces titres.

Cette annonce constitue aussi une mauvaise nouvelle pour d'autres banques européennes qui sont dans le collimateur des autorités américaines pour les mêmes raisons. Royal Bank of Scotland (-3,81% à 186,81 pence), Barclays (-1,98% à 166,15 pence) Credit Suisse (-4,57% à 12,74) et UBS (-2,32% à 13,50) sont notamment concernées.

Le montant le plus élevé payé dans un dossier similaire lié à la crise financière de 2008 est de 16,6 milliards de dollars que Bank of America avait dû régler.

Deutsche Bank et le ministère américain de la Justice n'en sont cependant qu'au début des négociations. Dans son communiqué, la banque allemande a souligné n'avoir aucune intention de régler une telle somme. Elle s'attend à que ces négociations débouchent sur un résultat similaire à celui obtenu par les autres banques qui ont réglé un montant substantiellement inférieur.

Selon des sources proches de Deutsche Bank citées par le Wall Street Journal, les avocats de la banque jugeaient qu'un paiement compris entre 2 et 3 milliards de dollars serait un coût raisonnable pour clore ce litige. Dans une note publiée hier, JPMorgan indiquait pour sa part qu'un paiement de 2,4 milliards de dollars serait accueilli favorablement par le marché. En revanche, une somme supérieure à 4 milliards de dollars nécessiterait des provisions pour litiges supplémentaires alors que ces dernières s'élevaient à 5,5 milliards d'euros à fin juin.

Selon l'analyste, un tel montant ferait également ressurgir les interrogations sur le niveau de capital de la banque, qui est jugé insuffisant par certains investisseurs.