Le groupe recentré sur les transports après la cession de ses activités d'énergie à General Electric mène largement les hausses de l'indice SBF 120 dans un marché négativement impacté par la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Le titre s'adjuge 6,87% à 25,365 euros à 11h20, contre un repli de 1,2% de l'indice.

Alstom a obtenu début octobre une commande controversée d'environ 500 millions d'euros pour 15 TGV pour relancer son site de Belfort d'Alstom.

La société fait état dans un communiqué d'une croissance organique de 66% de ses prises de commandes au premier semestre (avril-septembre) de son exercice 2016-2017, à 6,212 milliards d'euros, contre 5,571 milliards attendus en moyenne selon le consensus réalisé pour Reuters par Inquiry Financial.

Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires en croissance organique de 7% à 3,570 milliards d'euros sur la période, contre un consensus de 3,591 milliards.

Alstom a amélioré de 20% son bénéfice d'exploitation ajusté semestriel à 200 millions d'euros, en ligne avec le consensus, donnant une marge en augmentation d'un demi-point à 5,6%.

Le groupe a dégagé un bénéfice net part du groupe de 128 millions d'euros au premier semestre au lieu d'une perte de 57 millions sur la période correspondante de 2015-2016.

Bouygues, qui détient 28% d'Alstom, a chiffré de son côté à 36 millions d'euros la contribution d'Alstom à son résultat net du troisième trimestre, qu'il doit publier le 16 novembre avant Bourse.

Alstom affiche un cash-flow libre de 333 millions (contre un solde négatif de 1,336 milliard) mais son PDG Henri Poupart-Lafarge a refusé de fournir aux analystes un objectif pour l'exercice, mettant en garde contre la volatilité des prises de commandes et de l'échelonnement des paiements d'un trimestre à l'autre.

Le groupe, qui a pour principaux concurrents le canadien Bombardier, l'allemand Siemens, le chinois CRRC et l'espagnol CAF, bénéficie du contrat de 1,8 milliard d'euros de TGV destinés au nord-est des Etats-Unis et de celui du métro de Dubaï pour 1,3 milliard.

Alstom confirme ses objectifs 2020, à savoir un rythme annuel de croissance organique de 5% et une marge d'environ 7% grâce à des économies et à la baisse de la part du matériel roulant (les trains) dans son chiffre d'affaires au profit de services espérés plus lucratifs.

CAF a confirmé le 2 novembre ne plus être dans la course pour la fourniture de rames de RER, laissant désormais seul en lice le consortium formé par Alstom et Bombardier pour ce contrat de 270 rames et plus de trois milliards d'euros.

Henri-Poupart Lafarge a confirmé le dépôt d'une offre finale mais s'est refusé à tout commentaire sur le sujet.

L'Etat et Dassault Aviation ont conforté fin octobre Thales dans son souhait de conserver la signalisation ferroviaire qu'Alstom lorgne pour étendre son activité.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Cyril Altmeyer