Francfort (awp/afp) - Daimler a accusé au troisième trimestre un recul attendu de son bénéfice net de 16%, affecté par des rappels pour abaisser les émissions polluantes de ses Mercedes diesel, mais a maintenu ses prévisions annuelles.

Le groupe de Stuttgart (sud-ouest), champion mondial de l'automobile haut de gamme et fabricant de camions et de bus, a dégagé au troisième trimestre un bénéfice net - hors intérêts minoritaires - de 2,18 milliards d'euros, en baisse de 16% sur un an.

Le chiffre d'affaires global s'est lui inscrit en hausse de 6% à 40,8 milliards d'euros, légèrement supérieur aux attentes, tandis que le résultat opérationnel (Ebit) a chuté de 14%, à 3,46 milliards d'euros.

Ce recul de la performance au dernier trimestre s'explique par une campagne de rappels pour abaisser les émissions polluantes des véhicules Mercedes diesel, pour 230 millions d'euros, de même que des prestations volontaires en vue d'améliorer l'efficacité future de ce type de moteurs, pour 223 millions d'euros.

Dans la branche automobile, le bénéfice opérationnel rapporté aux ventes s'est tassé à 9,1% sur le trimestre écoulé, mais s'inscrit encore à 9,7% sur les neuf premiers mois de l'année, contre 8,5% à fin septembre 2016 et alors que les rivaux BMW et Audi doivent encore publier leurs résultats.

"Cela se passe depuis un bon moment très bien au plan opérationnel pour Daimler - septembre aura été le 55ème mois de ventes record d'affilée. Cependant les résultats relativement faibles au troisième trimestre déçoivent", a commenté Frank Schwope, analyste chez Nord LB.

A 09H00 GMT, l'action Daimler prenait 0,39% à 69,21 euros après avoir gagné près d'1,4% à l'ouverture, dans un marché en hausse de 0,25%.

Pour l'ensemble de l'exercice 2017, Daimler confirme sans surprise viser une "nette hausse" de son chiffre d'affaires et de son bénéfice opérationnel (Ebit). La division camion en particulier, qui a brillé durant l'été et où Daimler est le leader mondial, devrait voir ses performances "nettement augmenter" sur l'année, alors qu'elles devaient stagner selon la précédente prévision.

Le directeur financier de Daimler, Bodo Uebber, a par ailleurs précisé lors d'une conférence téléphonique que le projet de transformer le groupe en holding coiffant des filiales indépendantes, annoncé lundi dernier, va occasionner un coût de "quelques centaines de millions d'euros".

Ce projet, assorti de garanties d'emploi pour les salariés allemands jusqu'en 2030, devra au final être avalisé par les actionnaires "au plus tôt en 2019", a indiqué le financier.

Le groupe doit dans l'immédiat se défendre d'accusations de cartel conduit avec d'autres constructeurs automobiles allemands. Dans cette affaire, Daimler a déposé auprès de la Commission européenne une demande de procédure de clémence, a annoncé Bodo Uebber. Par cette initiative, le constructeur espère s'en sortir à meilleur compte alors que ce type d'enquête peut valoir de lourdes amendes.

"Reste à voir si la Commission européenne va engager une procédure formelle. Nous continuons de coopérer pleinement avec les autorités", a ajouté le directeur financier, sans précisions.

Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, Daimler et d'autres constructeurs allemands auraient tenu pendant plus de 20 ans des réunions secrètes pour s'accorder sur nombre d'aspects techniques de leurs voitures, notamment sur le système de filtration des émissions polluantes, lésant ainsi possiblement consommateurs et sous-traitants.

afp/rp