(Actualisé avec confirmation de l'accord dans la fonction publique)

FRANCFORT, 29 avril (Reuters) - Plus de 110.000 salariés des secteurs de la métallurgie et de l'électricité ont débrayé vendredi en Allemagne après que leur syndicat a refusé une offre de hausse des salaires de 2,1% sur deux ans.

La centrale IG Metall, qui représente 3,8 millions de salariés de ces secteurs, exige une hausse de 5%.

"La hausse de 2,1% sur 24 mois laisse les travailleurs au régime sec et fait la part belle aux profits. La croissance économique est sacrifiée", a dit Knut Giesler, dirigeant d'IG Metall pour la Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne.

Environ 17.000 salariés, travaillant dans des entreprises comme ThyssenKrupp ou Daimler, ont pris part au mouvement en Rhénanie du Nord-Westphalie, a précisé le syndicat.

Il a ajouté que plus de 37.000 salariés de plus de 150 entreprises avaient débrayé dans le Land du Bade-Wurtemberg, où sont notamment implantés Porsche et Mercedes.

IG Metall a dit jeudi que les débrayages se poursuivraient la semaine prochaine et qu'une grève de 24 heures était programmée si aucun accord n'est trouvé d'ici le week-end de la Pentecôte, mi-mai.

Parallèlement, des négociations sur une revalorisation des traitements dans la fonction publique ont abouti à un accord, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Le gouvernement et les syndicats, qui discutaient à Potsdam près de Berlin, se sont entendues sur une hausse en deux étapes (+2,4% cette année, rétroactivement à partir du 1er mars, +2,35% à compter de février 2017) pour les plus de deux millions de salariés du secteur public aux niveaux fédéral et municipal.

Les syndicats réclamaient au départ une hausse de 6% dès cette année et les employeurs proposaient une augmentation de 3% sur deux ans.

Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a déclaré que l'accord salarial représenterait un coût de 700 millions d'euros pour le gouvernement fédéral.

L'inflation étant quasi nulle en Allemagne, ce coup de pouce permettra une revalorisation du pouvoir d'achat de ces salariés du public et constitue une bonne nouvelle pour la consommation du pays, qui a remplacé les exportations comme principal moteur de la croissance. (Maria Sheahan, Marc Joanny et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : ThyssenKrupp AG, Daimler AG