Au premier trimestre, Danone a aussi continué de subir les conséquences de l'affaire Fonterra sur son activité de nutrition infantile en Chine ainsi que la volatilité des devises des pays émergents mais, pour la première fois depuis 2011, ses activités sont en croissance en Europe.

Au total, les ventes du numéro un mondial des produits laitiers frais et de l'eau en bouteille ont atteint 5.061 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année, au regard d'un consensus de 5.142 millions communiqué par Danone.

La progression à données comparables ressort à 2,2% mais se compare à une base très élevée puisqu'antérieure à l'affaire Fonterra.

"Le contexte économique a été compliqué sur plusieurs marchés, l'Argentine, l'Europe dans une certaine mesure et l'Ukraine. Pour autant, la performance est en ligne avec nos attentes", a déclaré Pierre-André Térisse, directeur financier de Danone.

Les évolutions des devises, dont le peso argentin, le rouble russe, la roupie indonésienne et le real brésilien, ont pesé de 8,9% sur les ventes du groupe qui, sur la période, a augmenté ses prix de quelque 4%.

Dans les produits laitiers frais, le chiffre d'affaires accuse une baisse de 3,7% des volumes sous l'effet des hausses de prix passées par le groupe depuis le second semestre 2013, notamment en Russie.

Au cours d'une conférence avec des analystes, Pierre-André Térisse a précisé que les volumes de ce pôle phare du groupe devraient rester négatifs dans les prochains mois.

REDÉFINITION DE L'OFFRE EN CHINE

Dans l'activité de nutrition infantile, la baisse en volume du chiffre d'affaires de Danone (-4,8%) se conjugue avec un recul de 7,7% en données comparables à 1.029 millions d'euros, un résultat supérieur au repli de 9% escompté par les analystes.

Après la fausse alerte aux produits contaminés lancé l'été dernier par son fournisseur néo-zélandais Fonterra, Danone a mis en oeuvre un plan de relance de ses marques en Chine en baissant le prix de la gamme Dumex Standard et en lançant deux autres marques.

Pierre-André Térisse a souligné qu'il était trop tôt pour juger du succès de ces initiatives, précisant que les efforts du groupe allaient se poursuivre au deuxième trimestre.

En Europe, Danone compte poursuivre le renouvellement de son offre et l'amélioration de sa compétitivité afin de stabiliser ses performances en fin d'année.

Il entend aussi continuer de se développer dans les pays émergents, qui ont été impactés au premier trimestre par une baisse de consommation liée aux dévaluations des devises en Argentine et en Indonésie notamment.

Au premier trimestre, les ventes du groupe ont progressé de 0,5% à données comparables en Europe, hors CEI, autant que dans les pays émergents.

En Bourse, l'action perd 1,3% à 12h30 à 52,58 euros - ramenant à 0,5% son avance depuis le début de l'année - tandis que l'indice sectoriel européen de l'agroalimentaire lâche 0,1%.

"La baisse des volumes dans les produits laitiers frais est un souci car elle n'est pas compensée ailleurs. En Europe, ce n'est pas suffisamment mieux pour que ce ne soit plus un problème", commente un analyste sous couvert d'anonymat.

Il souligne que la croissance organique de Danone au premier trimestre est l'une des plus faibles de ces dernières années.

Un autre expert observe que "Danone est dans le creux de la vague car le groupe doit faire face à plusieurs problèmes à la fois : la Chine, l'inflation du lait qui provoque des hausses de prix fortes avec ses effets sur les volumes".

Néanmoins, pour la totalité de l'exercice 2014, Danone a confirmé prévoir une croissance de ses ventes comprises entre 4,5% et 5,5% en données comparables après celle de 4,8% réalisée l'an dernier.

Il vise toujours une marge opérationnelle stable, plus ou moins 20 points de base, en données comparables, et un free cash flow d'environ 1,5 milliard d'euros hors exceptionnels.

Enfin, le groupe répète attendre une "croissance forte, durable et rentable dès le second semestre de cette année".

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Noëlle Mennella