Paris (awp/afp) - Les deux géants de l'eau en bouteille Danone et Nestlé Waters ont décidé de s'associer à une start-up américaine, spécialiste des plastiques biosourcés, c'est-à-dire issus de matière végétale renouvelable et non de la pétrochimie, pour développer des bouteilles 100% biosourcées.

Ce partenariat dans la recherche et développement, baptisé Alliance NaturAll Bottle, vise à "accélérer le développement" de la technologie mise au point par la société californienne Origin Materials (ex-Micromidas) pour arriver à produire "dès 2020" des bouteilles en plastique (PET) issu de fibres cellulosiques (cartons usagés, copeaux de bois, etc.), a détaillé à l'AFP Frédéric Jouin, responsable R&D des matériaux plastiques de Danone.

Recyclable, le PET (polyéthylène téréphtalate) est un des plastiques les plus répandus, largement utilisé notamment pour les emballages alimentaires et les bouteilles.

Jusqu'ici, Origin Materials, fondée en 2008 à Sacramento, a réussi à produire des échantillons de bouteilles biosourcées à 80% et elle projette de construire d'ici l'an prochain une première unité de démonstration industrielle pour fabriquer des bouteilles biosourcées à 60%, indiquent les trois partenaires dans un communiqué diffusé jeudi.

Grâce à l'alliance avec les deux groupes européens, l'objectif est d'avoir en 2020, des bouteilles au moins 95% biosourcées, puis d'atteindre les 100%.

Nestlé Waters et Danone financeront en partie la poursuite de la recherche et développement sur ce projet et s'engagent à utiliser le PET biosourcé qui sera produit, mais sans exclusivité, puisque l'objectif est aussi de fournir d'autres industriels.

L'ambition des deux géants est de "créer un PET toujours recyclable, (...) avec une empreinte environnementale bien meilleure que ce qui existe aujourd'hui, et issu de sources renouvelables qui ne sont pas en compétition avec l'alimentation humaine ou animale", a expliqué Klaus Hartwig, responsable de la R&S chez Nestlé Waters.

Si les volumes de PET produits seront dans un premier temps modestes -- 5.000 tonnes en 2018 -- l'important est de "prendre acte" et confirmer un procédé de fabrication conforme aux "attentes" des industriels, assure M. Jouin.

A charge ensuite au "marché en général du PET d'utiliser cette technologie et de s'engager sur la construction d'usines de grosses capacités", ajoute-t-il.

afp/rp