Le numéro un mondial des produits laitiers frais et de l'eau est confronté à la baisse de ses résultats et les investisseurs s'interrogent sur sa capacité à demeurer dans sa forme actuelle face à la concurrence de groupes plus importants comme le suisse Nestlé ou le britannique Unilever.

Le groupe français cherche aussi à réduire sa dépendance au marché européen en réalisant des acquisitions sur des marchés comme la Chine ou l'Afrique.

En ce qui concerne Mead Johnson, les sources n'ont pas indiqué que Danone avait approché le groupe américain ou que le groupe français avait mandaté des banques pour le conseiller.

"Danone a réalisé en interne sa revue stratégique et a décidé que Mead Johnson Nutrition était sa cible d'acquisition préférée", a dit sous couvert d'anonymat l'une des sources.

Ni Danone ni Mead Johnson Nutrition n'ont souhaité commenter ces informations.

A la Bourse de New York, l'action Mead Johnson s'adjugeait plus de 10% à 100,17 dollars à 19h29 alors qu'à Paris, le titre Danone a clôturé quasiment inchangé à 50,91 euros (+0,87%).

Les analystes ont longtemps considéré que Mead Johnson, qui affiche une capitalisation boursière de 18 milliards de dollars (14 milliards d'euros), serait une cible logique mais ambitieuse pour Danone qui est déjà le numéro deux mondial de la nutrition infantile.

TROIS CANDIDATS POUR LA NUTRITION MÉDICALE

En février, des sources avaient indiqué à Reuters que Danone cherchait à céder ses activités de nutrition médicale.

Le groupe allemand de produits et services de santé Fresenius et les groupes de capital-investissement PAI Partners et Permira envisagent une acquisition des activités de nutrition médicale de Danone dont l'américain Hospira n'est pas parvenu à s'emparer, a-t-on appris de plusieurs sources proches du dossier.

Cette division pourrait être valorisée entre quatre et cinq milliards d'euros, un montant que Danone pourrait utiliser pour financer en partie le rachat de Mead Johnson.

Fresenius, PAI Partners, dont le président Lionel Zinsou siège au conseil d'administration de Danone, et Permira ont refusé de commenter ces informations.

Fresenius s'était intéressé au dossier au début de l'année mais il s'était retiré, jugeant trop élevé le prix demandé par Danone, ont expliqué les sources.

Elles ont ajouté que le groupe allemand avait de nouveau manifesté son intérêt après l'échec des discussions entre Danone et Hospira, lié entre autres aux critiques sur les motivations fiscales de bon nombre de fusions-acquisitions initiées par des sociétés américaines.

Au vu de la complexité du dossier, une éventuelle signature ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois, ont précisé les sources.

Fresenius, dont la filiale FMC est également présente dans la dialyse, possède sa propre branche de nutrition médicale, Kabi. Un rachat des activités de Danone l'obligerait sans doute à céder certains des actifs repris pour des raisons de concurrence, ont dit les sources.

(Avec Arno Schuetze et Andreas Kröner à Francfurt, Matthieu Protard et Marc Angrand pour la version française, édité par Matthias Blamont)

par Sophie Sassard

Valeurs citées dans l'article : DANONE, Mead Johnson Nutrition CO, Nestle SA, Unilever plc