Dassault Aviation gagne 1,22% à 981,85 euros après le rachat des 23,6% de son capital détenus jusqu'à aujourd'hui par Airbus. Les investisseurs saluent cette opération qui permet au holding familial GIMD, actuellement propriétaire de 56% du capital, de renforcer son contrôle sur l'entreprise tout en augmentant sa valorisation. A l'issue de la transaction, Airbus ne détiendra plus aucun titre Dassault Aviation. Cette opération augmentera mécaniquement le capital flottant du groupe. Ce dernier passera de 16% aujourd'hui à environ 38% selon le calcul des analystes.

Pas de risque cependant que le constructeur du Rafale ne tombe entre de mauvaises mains. Pour protéger les intérêts de la France, l'Etat a négocié une convention avec GIMD. D'une durée de vingt ans, ­celle-ci a pour principal objet d'octroyer aux pouvoirs publics un droit de préemption sur tout ­transfert de titres Dassault Aviation par GIMD lui faisant franchir à la baisse le seuil de 40% du capital de l'avionneur. Et aussi sur tout transfert de titres ultérieur en deçà de ce seuil.

A l'image des investisseurs, les analystes ont salué cette transaction. Credit Suisse a maintenu son opinion Surperformance et son objectif de cours de 1 360 euros sur la valeur. Le broker souligne que le deal enlève un poids à la valeur du titre Dassault Aviation. Ce dernier évoluait depuis plusieurs années avec un rabais significatif en raison de l'incertitude concernant la stratégie d'Airbus à son égard. Désormais, les doutes sont levés et l'action devrait se traiter à un prix plus en phase avec les fondamentaux de la société.

De son côté, CM-CIC Securities reste positif sur le titre. L'analyste a apprécié "l'excellente arbitrage financier" réalisé par le constructeur aéronautique qui choisit d'investir sa trésorerie dans ses propres actions au rendement supérieur aux placements monétaires.

Enfin, Oddo a maintenu sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 1 300 euros. Pour le broker, la cession de la participation d'Airbus pourra apporter une petite bouffée d'oxygène à Dassault Aviation, pénalisé essentiellement par un marché du jet privé sous pression et l'absence de nouveau contrat export pour le Rafale.

Valeurs citées dans l'article : DASSAULT AVIATION, Airbus Group