PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le constructeur aéronautique Dassault Aviation (AM.FR) anticipe cette année un chiffre d'affaires supérieur à celui de 2016, compte tenu du chiffre d'affaires attendu à l'export sur le Rafale, mais un nouveau recul des livraisons de Falcon, après avoir vu ses résultats diminuer l'an dernier en raison de l'incertitude géopolitique et économique mondiale qui a ancré "le marché de l'aviation d'affaires, déjà difficile en 2015, dans une morosité accrue, et un contexte de guerre des prix intense".

L'avionneur, qui avait déjà fait état d'un recul de 14% de son chiffre d'affaires en 2016, à 3,65 milliards d'euros, a annoncé mercredi que le résultat opérationnel de l'exercice écoulé avait reculé de 39,6% à 218 millions d'euros, à cause d'un effet volume défavorable combiné à une accentuation de la pression concurrentielle sur le marché des jets d'affaires. La marge opérationnelle est tombée à 6%, contre 8,6% en 2015 et 9,6% en 2014. Cette pression a conduit le groupe à prendre des mesures de réduction d'effectifs, provisionnées à hauteur de 39 millions d'euros fin 2016.

En 2016, le résultat net ajusté (essentiellement de la fluctuation de la valeur des instruments de couverture des changes) s'est contracté à 384 millions d'euros, contre 482 millions d'euros en 2015, bien que la contribution de Thales ait progressé à 218 millions d'euros, contre 189 millions d'euros en 2015.

Le résultat net part du groupe est ressorti à 379 millions d'euros, à comparer à 141,5 millions d'euros pour 2015, favorisé par une forte amélioration du résultat financier d'une année sur l'autre étant donné la variation de juste valeur des dérivés de change.

La trésorerie disponible, dettes déduites, au 31 décembre 2016 s'élevait à 3,1 milliards d'euros, contre 2,88 milliards d'euros un an plus tôt, grâce à la génération de cash-flows opérationnels et à une forte diminution du besoin en fonds de roulement, après les acomptes reçus dans le cadre des contrats Rafale.

Dasssault Aviation n'avait pas fourni d'objectifs chiffrés en dehors d'une baisse attendue de son chiffre d'affaires en 2016, compte tenu de la faiblesse de la demande en jets d'affaires et d'une certaine latence avant que la signature des derniers contrats du Rafale ne se répercute sur le rythme de production.

Le consensus compilé par FactSet tablait, en moyenne, sur un résultat opérationnel de 298 millions d'euros et sur un bénéfice net de 401 millions d'euros. A ce stade, les analystes pronostiquent une nouvelle baisse des résultats pour 2017.

De son côté, le groupe se fixe pour objectif de vendre des Falcon et d'obtenir d'autres contrats Rafale, sans chiffrer ces ambitions plus précisément. Dassault Aviation compte aussi "s'assurer de la transformation de la société", en particulier pour améliorer l'outil industriel et la compétitivité. Le constructeur prévoit de livrer 45 Falcon et neuf Rafale (dont huit à l'Egypte), après 49 Falcon et neuf Rafale (doit trois à l'Egypte) l'an dernier. Le chiffre d'affaires devrait néanmoins progresser, les ventes à l'export étant plus rémunératrices.

"Notre défi, c'est la préparation de l'avenir dans un environnement de plus en plus imprévisible et concurrentiel. Notre transformation doit contribuer au lancement d'un nouveau Falcon et nous permettre d'accroitre nos parts de marché Falcon, en améliorant notre compétitivité (coûts, qualité, avantages concurrentiels)", a indiqué le groupe dans un communiqué. Dans ce contexte, Dassault Aviation a annoncé le lancement d'un plan de transformation baptisé "Piloter notre Avenir", s'appuyant sur ses salariés et sur la transformation numérique.

Le groupe contrôlé par les héritiers de Marcel Dassault propose de maintenir le dividende à 12,10 euros par titre, avec possibilité de paiement en actions au choix de l'actionnaire.

-Guillaume Bayre, Agefi-Dow Jones ; 01 41 27 47 93; gbayre@agefi.fr ed: VLV