Le titre de l'équipementier pour l'aérospatiale, la défense et la sécurité gagne 1,55% vers 11h00 à 114,9 euros, à contre-tendance du SBF120 (-0,14%), portant sa hausse depuis le début de l'année à 27%, contre 1,8% pour l'indice.

Thales a indiqué dans un communiqué avoir amélioré de deux points de sa marge opérationnelle à 10,2%, un record pour un premier semestre chez un groupe marqué par une saisonnalité de son activité plus favorable à la seconde moitié de l'année.

Son bénéfice net ajusté (+39% à 539 millions d'euros) dépasse le demi-milliard pour la première fois de son histoire lors d'un premier semestre, tandis que son chiffre d'affaires a enregistré une croissance organique de 6,9%.

Un mois et demi après la présentation d'un plan stratégique 2018-2021, Thales a confirmé ses objectifs annuels.

"Cette confirmation intervient malgré une performance semestrielle nettement supérieure aux prévisions", écrit Goldman Sachs dans une note, citant en particulier l'Ebit et le chiffre d'affaires.

"En conséquence, cela implique une modération de la croissance au second semestre, avec en particulier un comparatif moins favorable dans la défense et la sécurité", poursuit l'intermédiaire.

Thales précise aussi que ses objectifs pourraient être actualisés selon la date effective de la clôture de son projet de rachat du spécialiste de la sécurité numérique Gemalto pour 4,8 milliards d'euros, annoncé en décembre 2017.

Reuters a révélé jeudi que la Commission européenne (CE)ouvrirait le 23 juillet une enquête approfondie sur l'opération, que Thales a confirmé vouloir boucler cette année.

"BUSINESS AS USUAL" SUR GEMALTO

"C'est 'business as usual', c'est tout à fait normal", a réagi le PDG de Thales Patrice Caine en réponse à la question d'un analyste, réaffirmant que le groupe allait poursuivre ses discussions "très constructives" avec la CE.

"Nous sommes très complémentaires avec Gemalto, donc nous sommes très sereins", a-t-il ajouté, réaffirmant que la clôture de l'opération était toujours prévue d'ici la fin 2018."Donc rien n'a changé par rapport à ce que nous disons depuis le tout début."

Le directeur financier du groupe, Pascal Bouchiat, a par ailleurs dit à des journalistes que Thales ne redoutait pas d'impact majeur du Brexit sur son activité malgré sa présence au Royaume-Uni, où le groupe réalise près de 9% de son chiffre d'affaires.

Le groupe n'avait pas de chaîne de production intégrée entre le Royaume-Uni, où il emploie près de 6.400 personnes, et l'Union européenne, l'épargnant des craintes liées au Brexit que manifestent des groupes comme Airbus, a-t-il précisé.

Et d'Angleterre, Thales n'exporte quasiment pas en Europe continentale, mais dans des zones comme l'Asie et le Moyen-Orient.

"L'Angleterre est pour nous vraiment très autonome dans son activité et donc il n'y a quasiment pas de flux avec les autres pays européens", a indiqué Pascal Bouchiat au sujet des risques liés à des augmentations de droits douaniers pour d'autres entreprises présentes des deux côtés de la Manche.

Le président exécutif d'Airbus Tom Enders a déclaré mercredi qu'il activait ses plans B en prévision du Brexit, émettant des doutes sur la stratégie du gouvernement britannique pour préparer la sortie de l'UE prévue en mars 2019.

(Edité par Benjamin Mallet)

par Cyril Altmeyer