Société générale estime dans une note que le conseil scientifique des indices (CSI) d'Euronext, qui se réunit au moins quatre fois par an mais dont les dates ne sont pas rendues publiques pour empêcher des manipulations de cours, devrait se réunir au plus tard le 5 septembre pour une modification effective à la clôture du 19 septembre.

Personne n'était joignable dans l'immédiat chez Euronext pour un commentaire.

"La décision reposera sur les données à fin juillet et en utilisant ces données, Peugeot est le candidat le plus proche d'un ajout" au CAC 40, souligne dans une note Société générale.

Les experts composant le CSI sont chargés pour le CAC 40 de sélectionner les 40 valeurs cotées sur Euronext Paris les plus représentatives, à l'aide de classements des capitalisations flottantes et des volumes échangés.

Selon des données Thomson Reuters, PSA figure au 46e rang des capitalisations boursières en termes de capital flottant -partie du capital d'une société pouvant être effectivement échangée en Bourse- avec une taille de 5,16 milliards d'euros. Sur le plan de la liquidité, le titre occupait le 25e rang ce mardi midi.

"Peugeot a toujours été très liquide, mais la taille n'est pas si bonne", observe Christophe Wakim, analyste chez Exane BNP Paribas. "Je serais surpris de le voir revenir en septembre."

VEOLIA, PAS ASSEZ BAS DANS LES CLASSEMENTS

En outre, selon SocGen, même si PSA n'a pas vraiment besoin de faire partie du Top 40, il faut trouver une valeur à sortir de l'indice de façon assez claire.

"Alors que Veolia Environnement est le candidat le plus proche d'une sortie, il n'est pas suffisamment bas actuellement dans le classement pour être sorti", souligne SocGen.

Veolia est la 39e capitalisation boursière de la Bourse de Paris en termes de capital flottant et occupe la 48e position au niveau de la liquidité.

Pour autant, des investisseurs veulent croire à un retour de PSA dans le principal indice boursier parisien même si ce retour ferait du secteur automobile la première représentation sectorielle au sein du CAC 40 avec Renault, Valeo et Michelin.

"La potentielle rentrée de Peugeot dans l'indice serait en fait le reflet du 'tissu économique' français", commente John Plassard, directeur adjoint de Mirabaud Securities, dans un e-mail à Reuters.

"Dans une économie en manque de compétitivité, impactée par les taxes et vieillissante, le secteur automobile a réussi (quelque peu) à se réinventer à travers de nouveaux modèles mais aussi à travers la délocalisation", ajoute-t-il.

Le directeur financier du constructeur automobile avait lui-même déclaré mi-juin que le groupe avait vocation à revenir dans le CAC 40, qu'il avait quitté au second semestre 2012 au plus fort de ses difficultés financières.

"FANTASME"

Mais, comme le rappelle John Plassard, la volatilité actuelle des marchés financiers incite les investisseurs à "fantasmer" sur des allers et venues plus rapides des valeurs dans les indices.

"Pour ne pas déstabiliser les marchés, il est préférable que l'indice ne change pas trop souvent", conseille néanmoins John Plassard.

L'opérateur boursier a annoncé en juin le retour dans le CAC 40 de Valeo après 13 ans d'absence et, fin 2013, Alcatel-Lucent est revenu dans l'indice seulement un an après l'avoir quitté.

PSA a quitté fin septembre 2012 le CAC 40, dans lequel il a été remplacé par le chimiste belge Solvay. Jusqu'à sa sortie, l'action PSA était présente dans le CAC 40 depuis la création de l'indice.

SES et Dassault Systèmes sont également cités parmi les candidats potentiels à une entrée dans le CAC 40 le mois prochain en remplacement de Valeo et Solvay.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Alexandre Boksenbaum-Granier

Valeurs citées dans l'article : DASSAULT SYSTEMES, MICHELIN, PEUGEOT, RENAULT, VALEO