La croissance organique de l'équipementier a été tirée par PSA - avec le succès des mises sur le marché des nouveaux SUV 3008 et 5008 - Ford, Fiat-Chrysler (FCA) et Volvo ainsi que par le lancement à la fin de l'année d'un nouveau programme de sièges complets pour le groupe Volkswagen (Audi Q8, VW Touareg, Porsche Cayenne).

A 10h36, le titre cède toutefois 3,96% à 67,84 euros, accusant ainsi la 3e plus forte baisse de l'indice SBF 120 (+1,04%).

Les analystes saluent les bons résultats 2017 mais certains jugent les objectifs 2018 prudents, ceci alors que le titre est proche de ses plus hauts niveaux historiques (74,50 euros en janvier) et qu'il a progressé de plus de 77% l'an dernier (+13,2% pour l'indice sectoriel).

"Nous pensons que la forte progression du titre au cours des 12 derniers mois intègre déjà une dose d'optimisme en matière de perspectives de résultats, ce qui limite ainsi la marge de progression en dépit de ces bons chiffres", souligne notamment Jefferies.

L'équipementier, spécialisé dans les sièges, l'intérieur du véhicule et les systèmes de dépollution, a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 16,96 milliards d'euros (+10,6% en organique) supérieur de 830 points de base au taux de croissance de la production automobile mondiale de 2,3%, tel qu'estimé par le cabinet IHS Automotive, qui devrait encore atteindre 2% cette année.

UNE RÉPARTITION DE LA VALEUR FAVORABLE AUX ÉQUIPEMENTIERS

L'activité en Europe (50% des ventes) a progressé de 8,2% en organique, l'Amérique du Nord (26% des ventes) de 5,6% - dans un marché qui reste difficile - l'Asie (17% du C.A.) de 18,1% et l'Amérique du Sud (5% du C.A) de 51%.

Le groupe, qui propose de verser un dividende de 1,10 euro par action, a engrangé 62 milliards d'euros de commandes sur une période de trois années glissantes (2015-2017), en hausse de neuf milliards d'euros par rapport à la période 2014-2016.

Il a dégagé un résultat opérationnel courant de 1,17 milliard (+20,6%), soit une marge opérationnelle de 6,9% (+70 points de base) et un résultat net des activités poursuivies de 714,5 millions (+34,2%) avec un cash-flow net récurrent en hausse de 30,9%, à 435,3 millions.

Le groupe, contrôlé à 46,34% par PSA, table sur des ventes 2018 en hausse d'au moins 7% en organique, une marge opérationnelle supérieure à 7,0% - contre un objectif initial de 7,0% - un cash-flow net supérieur à 500 millions d'euros et un bénéfice par action 2018 de 5,00 euros.

Lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier, Michel Favre, a déclaré que le groupe entendait poursuivre sa politique de petites acquisitions - pouvant cependant atteindre 300 à 400 millions d'euros - notamment en Asie et dans les technologies.

Les équipementiers automobiles, comme Faurecia, Valeo ou encore Delphi et Plastic Omnium, profitent d'une répartition de la valeur ajoutée qui leur est de plus en plus favorable avec le développement de la voiture connectée - bientôt autonome - et des systèmes de dépollution de plus en plus perfectionnés.

De ce fait, les équipementiers les plus innovateurs se paient avec un PE à deux chiffres contre des PE généralement à un chiffre pour les constructeurs classiques.

Selon Faurecia, qui organisera le 15 mai prochain à Paris une journée investisseurs sur le thème de la "voiture intelligente", la révolution de la voiture connectée devrait commencer à se matérialiser à l'horizon 2020, ajoutant qu'il faudra cependant attendre au moins jusqu'à 2025 pour que celle de la voiture autonome se concrétise, le temps que la législation évolue.

(Jean-Michel Bélot, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Jean-Michel Belot

Valeurs citées dans l'article : Faurecia, Peugeot, Plastic Omnium, Valeo, Delphi Technologies PLC