La première banque allemande a dépassé les attentes pour la période avril-juin en annonçant un bénéfice net de 466 millions d'euros contre 273 millions d'euros attendu par le consensus des analystes, grâce notamment à des réductions de coûts.

Le produit net bancaire sur la période est toutefois ressorti en baisse de 10% à 6,6 milliards d'euros et Deutsche Bank a dit s'attendre à ce qu'il soit inférieur sur l'ensemble de l'année par rapport à son niveau de 2016. Elle espérait auparavant qu'il resterait stable.

Vers 08h40 GMT, l'action cède 3,34% à la Bourse de Francfort et contribue à un repli de 0,45% de l'indice Dax 30.

"Cela reflète notre anticipation d'une volatilité sur les marchés et d'une activité induite des clients qui va rester mitigée alors que l'environnement économique mondial demeure globalement positif", a dit la banque pour expliquer l'abaissement de ses perspectives.

Elle a ajouté que les provisions pour perte sur créances augmenteraient vraisemblablement au second semestre après avoir atteint un niveau inhabituellement bas sur les six premiers mois de l'année.

Le rendement après impôt sur les capitaux propres tangibles, soit après déduction des survaleurs, devrait légèrement s'améliorer sur l'année, a aussi dit Deutsche Bank.

Le président du directoire John Cryan a déclaré que les résultats du deuxième trimestre n'étaient pas à la hauteur de ses objectifs à long terme.

"Les revenus n'ont pas été solides partout comme nous l'aurions souhaité, en grande partie du fait d'une activité réduite de la clientèle sur les marchés de capitaux", a-t-il dit dans un communiqué.

Le produit net bancaire des activités de trading obligataire a reculé de 12% sur le trimestre dans un environnement de marché peu volatil. Il a chuté de 28% dans le trading sur actions.

Le recul dans le trading obligataire se compare à une chute de 40% chez Goldman Sachs et de 4% à 19% pour les autres grandes banques d'investissement américaines, Morgan Stanley, Citigroup, Bank of America et JP Morgan.

Les provisions pour litiges ont été ramenées à 2,5 milliards d'euros à la fin juin contre 3,2 milliards trois mois plus tôt.

"Ben que pratiquement aucune dépense pour litiges ne soit intervenue au premier semestre, nous nous attendons à ce qu'elles soient plus élevées sur la deuxième partie de l'année", a prévenu la banque.

L'un des dirigeants actuels de la banque et 10 de ses anciens cadres dirigeants ont accepté de renoncer à près de 40 millions d'euros de bonus pour leur responsabilité dans les pratiques passées du groupe qui lui valent ses déboires actuels, ont par ailleurs dit jeudi des sources proches du dossier.

Le président du conseil de surveillance, Paul Achleitner, avait déclaré lors de l'assemblée générale des actionnaires en mai que le conseil de surveillance et deux comités discutaient de la nécessité de reconnaître les responsabilités personnelles et collectives pour les pratiques passées de la banque.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Tom Sims et Arno Schuetze