Après avoir progressé d’un peu plus de 1% hier après l’annonce d’un nouveau PDG, Christian Sewing, Deutsche Bank recule aujourd’hui de 0,75% à 11,398 euros. Les analystes soulignent que la nomination à la tête de la première banque allemande du patron de la division banque privée et banque commerciale est le prélude à un changement de stratégie. Ses prédécesseurs venaient en effet de la banque de financement et d’investissement (CIB). Christian Sewing pourrait ainsi décider d’un changement de modèle via une restructuration plus agressive des activités de CIB.

Pour Credit Suisse, le nouveau patron devra trouver le délicat équilibre de réduire les activités de marché dont la rentabilité est trop faible sans entrainer une perte trop importante pour les actionnaires en conséquence des coûts de la restructuration.

L'arrivée de Christian Sewing pourrait également se traduire par une accélération de la réduction des coûts. L'annonce début février que Deutsche Bank n'atteindrait pas ses objectifs en 2018 dans ce domaine avait accentué la pression sur le prédécesseur de Christian Sewing, John Cryan.

Initialement anticipés à 22 milliards, les coûts devraient atteindre 23 milliards d'euros. Le précédent objectif comprenait 900 millions d'économies liées à des cessions, qui ont été suspendues ou retardées.

Neutre sur Deutsche Bank, à propos de laquelle il souligne l'absence de visibilité, Oddo BHF a réduit son objectif de cours de 15 euros à 11 euros. Ce nouvel objectif prend en compte des charges de restructuration correspondant à une restructuration plus radicale et des pertes de résultats liées au changement de stratégie dans la banque de financement et d'investissement.