Deutsche Bank (-5,83% à 10,745 euros) a inscrit aujourd’hui un nouveau plus bas de plus de 12 ans en raison d’un regain d’inquiétudes à propos de sa solidité financière. Ce nouvel affaiblissement de la première banque allemande fait suite à la publication dans le magazine allemand Focus d’un article selon lequel la chancelière allemande Angela Merkel se refuserait à aider l’établissement avant les élections de septembre.

Toujours selon cette source gouvernementale, elle n'envisagerait pas non plus d'aider la banque dans ses discussions avec le ministère de la Justice américaine à propos de l'amende qu'elle devra payer pour mettre fin à une enquête sur la vente de titres adossés à des créances hypothécaires.

Comme d'autres établissements (Royal Bank of Scotland, Credit Suisse, UBS…), la banque allemande est soupçonnée d'avoir trompé les investisseurs sur la qualité des titres vendus avant la crise des subprimes. La justice américaine a débuté les négociations en réclamant 14 milliards de dollars. L'énormité du montant avait fait chuter l'action Deutsche Bank le 26 septembre même s'il devrait être fortement revu à la baisse.

Interrogé par des journalistes, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a déclaré aujourd'hui qu'il n'y avait aucune raison de spéculer sur une aide du gouvernement à Deutsche Bank. Ce dernier s'attend par ailleurs à ce que les discussions entre la banque et le ministère de la Justice américaine aboutissent à un "résultat équitable".

De son côté, la banque s'est dite "déterminée à résoudre ses difficultés par elle-même" et ajouté que la "question d'une augmentation de capital n'était pas à l'ordre du jour".

Nombreux sont pourtant les analystes à estimer que la banque est insuffisamment capitalisée, une situation qui s'aggraverait si l'amende aux Etats-Unis était plus importante que prévu. JPMorgan expliquait ainsi dans une note récente que si l'amende dépassait 4 milliards de dollars, la question d'une augmentation de capital se poserait en raison des provisions supplémentaires nécessaires. Si les provisions pour litiges s'élevaient à 5,5 milliards d'euros à fin juin, Deutsche Bank devra en effet payer des amendes dans d'autres affaires, comme celles du blanchiment d'argent en Russie et de la manipulation du marché des changes.