Deutsche Bank n'en fini pas de solder ses comptes avec son passé. La première banque allemande a averti hier soir qu'elle devrait enregistrer une perte nette de 6,7 milliards d'euros en 2015. Il s'agit non seulement de sa première perte nette annuelle depuis 2008, mais elle est également plus importante qu'anticipé par les investisseurs. Cet avertissement sur résultat entraîne une baisse de l'action de 5,19% à 16,80 euros, soit le repli le plus prononcé de l'indice Dax 30.

Selon des données préliminaires, Deutsche Bank devrait enregistrer une perte nette de 2,1 milliards d'euros sur le seul quatrième trimestre à comparer avec un bénéfice net de 441 millions d'euros un an plus tôt à la même époque.

Cette perte s'explique notamment par la charge pour litige de 1,2 milliard d'euros, l'établissement fait l'objet d'une enquête des autorités américaines pour son comportement avant la crise des subprimes. A l'instar des principales banques d'affaires américaines, il est soupçonné de ne pas avoir correctement informé ses clients sur la qualité des créances hypothécaires qu'il leur vendait. Cette charge au quatrième trimestre, qui porte les frais juridiques de 2015 à environ 5,2 milliards d'euros, est supérieure de 400 millions d'euros au consensus.

Ses comptes du quatrième trimestre seront également obérés par 800 millions d'euros de charges pour restructuration et licenciements touchant principalement son activité de banque de détail. Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, Deutsche Bank avait annoncé fin octobre son intention de supprimer 15 000 postes et la fermeture de 200 agences en Allemagne.

La perte au quatrième trimestre reflète aussi la chute de 15% de son produit net bancaire à 6,6 milliards d'euros. Le marché était plus optimiste, anticipant 7,4 milliards d'euros. L'établissement a en particulier pointé du doigt son activité de banque d'investissement sans donner plus de précisions. Le détail des résultats du quatrième trimestre sera dévoilé le 28 janvier.

Deutsche Bank prévoit enfin d'afficher un ratio de fonds propres durs de 11% à fin décembre, en baisse de 50 points de base sur le trimestre. Un niveau inférieur à son objectif d'un ratio d'au moins 12,5% en 2018.