Nouvelle fuite dans la presse, nouvelle chute pour Deutsche Bank (-4,64% à 10,37 euros) qui est tombé à un nouveau plus bas historique à 9,932 euros. Après les inquiétudes sur son capital, ce sont les craintes sur sa liquidité qui pèsent sur la première banque allemande et par ricochet sur l’ensemble du secteur en Europe. Cette nouvelle poussée de fièvre fait suite à la publication par Bloomberg d’un document interne de la banque selon lequel certains fonds spéculatifs, qui passent par Deutsche Bank pour compenser leurs dérivés, auraient commencé à transférer une partie de leurs positions.

Selon l'agence de presse, ces transferts concernent notamment les hedge funds Millennium Partners, Capula IM et Rokos Capital Management qui gèrent respectivement 34 milliards, 14 milliards et 5 milliards de dollars. Les investisseurs ont peur que ces mouvements ne prennent de l'ampleur.

Réagissant à ces nouvelles révélations, le président de Deutsche Bank a écrit dans une lettre à ses salariés, que s'est procurée Reuters, que des "forces sont actuellement à l’œuvre sur le marché, qui veulent affaiblir la confiance à notre égard". Et d'ajouter : "Notre travail à l'heure actuelle est de faire en sorte que cette perception biaisée n'influence pas plus fortement notre activité quotidienne".

Ce matin, Kepler Cheuvreux ne peut s'empêcher de remarquer que la pression qui s'exerce sur Deutsche Bank a principalement pour origine deux fuites dans la presse. Celle d'hier soir et l'information selon laquelle le département américain de la justice demandait 14 milliards de dollars (12,5 milliards d'euros) pour mettre fin à une enquête sur la vente de titres adossés à des créances hypothécaires. Le 16 septembre, la perspective d'une lourde amende avait ravivé les craintes à propos d'une augmentation de capital. L'analyse parle d'un "plan bien organisé" pour affaiblir financièrement Deutsche Bank.

Kepler Cheuvreux et JPMorgan estiment cependant que la position de liquidité du groupe est solide. Ses réserves de liquidité s'élevaient ainsi à 223 milliards d'euros à la fin du deuxième trimestre et son ratio de liquidité à 124%, nettement supérieur au niveau minimum de 100. Pour l'analyste américain, la décision de faire appel ou non au marché ne sera pas provoquée par l'amende aux Etats-Unis, mais si la banque perd des revenus de clients.