Washington (awp/afp) - La banque allemande Deutsche Bank a accepté de payer 9,5 millions de dollars pour ne pas avoir suffisamment protégé des informations de nature à influencer l'évolution du marché, a annoncé mercredi le gendarme de la Bourse américaine (SEC).

Cette amende survient alors que Deutsche Bank est en train de négocier avec les autorités américaines la diminution d'une autre pénalité pour son rôle lors de la crise des subprime. D'un montant initial de 14 milliards de dollars, elle pourrait toutefois être ramenée à 5,4 milliards, selon une source proche du dossier.

Selon la SEC, Deutsche Bank a encouragé ses analystes à s'entretenir avec ses clients, mais sans s'assurer que des informations confidentielles et non encore diffusées publiquement ne soient pas évoquées lors de ces conversations. Les lois boursières en vigueur aux Etats-Unis interdisent que des informations de telle nature soient relayées si elles n'ont pas fait par ailleurs l'objet d'une diffusion plus large.

"Les informations rassemblées par les analystes telles que les notes, les estimations et les recommandations de courtage peuvent influencer l'évolution des marchés", a rappelé Antonia Chion, l'une des responsables de la SEC en charge de la régulation.

"Les courtiers doivent maintenir et appliquer les politiques et les procédures qui sont mises en place pour éviter la mauvaise utilisation de telles informations", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Selon un exemple cité par la SEC, un ex-analyste de Deutsche Bank, Charles Grom, a acquitté une amende de 100.000 dollars en février et a été suspendu de ses fonctions pour avoir d'un côté défendu auprès de ses clients une recommandation d'achat sur un titre, tout en indiquant par ailleurs que cette recommandation aurait du être abaissée.

Deutsche Bank s'est aussi vu reprocher par la SEC d'avoir publié des rapports d'analyse boursière incorrects et de n'avoir pas su préserver ou fournir aux enquêteurs des documents nécessaires à leurs investigations.

Tout en acquittant cette somme, la banque n'a ni admis ni nié les accusations de la SEC.

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