"Compte tenu des autres procédures, il serait prématuré de dire qu'on a tiré un trait sur toutes ces questions", explique John Cryan dans un message adressé aux quelque 100.000 salariés.

"Pourtant, nous nous rapprochons de notre objectif qui est de pouvoir nous concentrer avant tout sur l'avenir plutôt que de devoir sans cesse tourner nos regards vers le passé".

La première banque allemande a signé mardi avec la justice américaine un accord amiable de 7,2 milliards de dollars (6,7 milliards d'euros) dans le dossier de la vente de titres adossés à des prêts immobiliers à risque avant la crise financière de 2008.

Si l'on ajoute les 1,9 milliard de dollars versés pour régler un litige avec Fannie Mae et Freddie Mac, les plus gros organismes de crédit immobilier des Etats-Unis, l'ardoise liée au dossier immobilier représente 9,1 milliards de dollars.

Cette affaire étant réglée, trois autres restent en suspens: l'une portant sur des transactions boursières suspectes en Russie, l'autre sur une manipulation présumée du marché des changes et la troisième sur une infraction présumée aux sanctions internationales décrétées par les Etats-Unis.

Toutes trois devraient déboucher sur des charges financièrement gérables.

Deutsche Bank a bon espoir de conclure un accord sur la Russie en mars, qui serait répercuté rétroactivement sur ses comptes de 2016, tout en versant bien moins que le milliard d'euros provisionné, selon des sources proches de la banque.

La banque allemande devrait faire le point sur sa stratégie avec les investisseurs sans doute au printemps et après l'accord de ratification de Bâle IV, la future nouvelle norme en matière de fonds propres.

Bâle IV permettra à Deutsche Bank de déterminer si elle a la capacité de réintégrer sa filiale de banque de détail Postbank, mise en vente précisément pour renforcer ses fonds propres mais qu'elle préfèrerait conserver, ont dit les sources proches de l'établissement.

Deutsche Bank devrait par ailleurs revenir à plus de modestie pour son activité fondamentale de banque d'investissement, qui avait misé sur une croissance effrénée depuis les années 1990 sans être trop regardante sur le comportement de certains de ses salariés ou sur le surpoids qu'elle accumulait.

La banque restera plus sélective sur son offre de produits et sur la clientèle mais une réduction de voilure encore plus conséquente, qui se caractériserait par exemple par un retrait des Etats-Unis, n'est pas à l'ordre du jour, ont encore dit les sources.

"L'opinion générale est que le pire est passé pour la banque d'investissement et qu'il serait ridicule de sabrer encore à tout-va. Les perspectives de la banque d'investissement s'améliorent, en raison notamment du programme du nouveau président américain (Donald) Trump", a expliqué l'une d'elles.

L'action Deutsche Bank perd 0,43% en Bourse de Francfort, dont l'indice Dax 30 gagne 0,13%.

(Avec Andreas Kröner et Georgina Prodhan, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Arno Schuetze