Après une ouverture en nette hausse à la faveur de l’annonce d’un bénéfice trimestriel inattendu, Deutsche Bank (+0,08% à 13,305 euros) évolue désormais près de l’équilibre. Cette réaction finalement mesurée s’explique par le fait que la première banque allemande n’a toujours pas réglé son litige aux Etats-Unis à propos de la vente de titres adossés à des créances hypothécaires avant la dernière crise financière. La bonne surprise au niveau des résultats s’explique de plus par sa performance dans le courtage obligataire, qui avait déjà soutenu les bénéfices des banques américaines.

Au troisième trimestre, Deutsche Bank a généré un bénéfice net de 278 millions d'euros contre une perte nette de 6 milliards d'euros un an plus tôt. Les analystes interrogés par Bloomberg ont été pris à contre-pied puisqu'ils anticipaient une perte de 394 millions d'euros.

Les revenus ont augmenté de 2,2% à 7,49 milliards d'euros, l'établissement se distinguant dans le courtage obligataire et de change, domaine dont il est le leader européen.

Bénéficiant comme les autres banques d'affaires de la volatilité qui a suivi le vote en faveur du Brexit, les revenus de cette spécialité ont augmenté de 13,7% à 2,07 milliards d'euros, surpassant le consensus s'élevant à 1,68 milliard d'euros. Les cinq banques américaines ont, elles, enregistré en moyenne un bond de 49% de leurs revenus dans ce domaine, selon JPMorgan.

Deutsche Bank a par ailleurs présenté un ratio de fonds propres durs de 11,1%, en hausse de 30 points de base sur le trimestre, là où le marché anticipait une amélioration de seulement 10 points. La cession de sa participation dans Hua Xia Bank entraînera de plus une nouvelle hausse entre 40 et 50 points de base.

Si ces résultats moins dégradés que prévu réduisent la pression sur la banque allemande, les investisseurs attendent surtout de savoir combien de milliards de dollars lui coûtera son litige aux Etats-Unis. En attendant, Deutsche Bank a augmenté ses provisions pour litiges de 400 millions sur le trimestre, à 5,9 milliards d'euros. A ce propos, le Directeur général, John Cryan, a déclaré que la banque travaillait dur pour régler ce problème aussi rapidement que prévu. Et que l'attention accordée à cette affaire avait eu un effet perturbateur.