New York (awp/afp) - La première banque allemande Deutsche Bank fait l'objet d'une nouvelle enquête aux Etats-Unis portant sur son activité de courtage d'obligations adossées à des prêts immobiliers, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier.

Le régulateur américain des marchés financiers, la SEC, se demande si l'établissement allemand n'a pas surévalué ses produits et dissimulé des pertes en 2013, a précisé sous couvert d'anonymat cette source, confirmant des informations de l'agence d'informations Bloomberg News.

Le régulateur veut notamment savoir si l'unité de courtage des bons du Trésor américain n'a pas sciemment décidé de différer ses pertes pendant une période donnée. Cette pratique aurait permis à Deutsche Bank de gonfler artificiellement ses bénéfices en 2013, au moment où s'accroissaient les difficultés des activités de courtage des obligations matières premières et devises (Fixed Income ou Revenus fixes), trompant ainsi les investisseurs.

A l'époque, l'unité Revenus fixes de Deutsche Bank était dirigée par Troy Dixon, qui a depuis quitté la banque pour aller fonder un fonds d'investissement - Hollis Park Partners.

"Nous coopérons avec les enquêteurs qui examinent des pertes essuyées sur certaines positions mais que nous avons déjà admises", a indiqué à l'AFP Amanda Williams, une porte-parole de Deutsche Bank.

Contactée par l'AFP, la SEC s'est refusée à tout commentaire.

Selon une source interne, l'établissement allemand a renforcé depuis ses contrôles et procédures après avoir constaté des pertes liées aux Revenus fixes mais est parvenu à la conclusion que celles-ci n'avaient pas eu d'incidence sur ses résultats financiers.

Cette nouvelle enquête complique toutefois la tâche du nouveau patron John Cryan de refermer la page des scandales éclaboussant la banque depuis de nombreux mois. Deutsche Bank a notamment payé des amendes, indemnisé des investisseurs lésés et mis de côté 14,1 milliards de dollars depuis 2012, un record.

La banque a notamment écopé d'une amende de 2,5 milliards de dollars pour manipulations du taux interbancaire Libor aux Etats-Unis l'an dernier et soldé un différend avec le régulateur des services financiers de New York (DFS) et la Réserve fédérale (Fed) qui l'accusaient de violations d'embargos américains contre la Syrie et l'Iran.

afp/rp