New York (awp/afp) - Des fonds spéculatifs ont commencé à se détourner de Deutsche Bank, inquiets de la situation financière de la banque allemande, rapporte jeudi l'agence Bloomberg News citant un document interne de la banque.

Les fonds américains Millennium Partners et Capula Investment ainsi que le fonds britannique Rokos Capital Management et sept autres entités ont retiré leur argent, réduisant considérablement leur exposition à Deutsche Bank, affirme l'agence d'information.

Ces fonds passaient jusqu'ici par Deutsche Bank, via le dispositif de chambre de compensation, pour régler des montants dus et recevoir les actifs correspondant aux transactions qu'ils effectuaient sur les marchés de produits dérivés notamment.

Leur décision de retirer leur argent traduit les inquiétudes grandissantes sur les places financières quant à la solidité financière de la banque allemande.

L'information a semé un petit vent de panique à Wall Street. Les indices ont accentué leurs pertes dès sa publication.

Vers 17H30, le Dow Jones perdait 0,94% et le Nasdaq 0,76%.

Les actions Deutsche Bank cotées à New York cédaient, elles, 6,83%. A Francfort, le titre avait terminé la séance jeudi en hausse de 1,02%.

"Nos clients en courtage sont parmi les investisseurs les plus sophistiqués du monde. Nous sommes confiants qu'une grande majorité d'entre eux ont une idée claire de notre situation financière stable, de l'environnement macroéconomique actuel, du litige en cours aux Etats-Unis et des progrès que nous faisons dans notre stratégie", a répondu Deutsche Bank dans un courriel à Bloomberg.

Contacté par l'AFP, Deutsche Bank n'a pas donné suite dans l'immédiat.

La valorisation boursière de Deutsche Bank s'est effondrée récemment à environ 16,9 milliards de dollars, soit juste un peu plus que les 14 milliards que lui demandent les autorités américaines pour solder un litige immobilier remontant à la crise.

La banque rejette pour l'instant les appels des marchés à procéder à une augmentation de capital pour se renflouer et récuse les spéculations affirmant qu'elle a besoin d'un plan de sauvetage public.

Une aide de l'Etat "n'est pas un sujet pour nous", a coupé court mercredi John Cryan, le patron de Deutsche Bank.

afp/rp