par Arno Schuetze

FRANCFORT, 13 juillet (Reuters) - Deutsche Börse a annoncé mercredi s'être assuré le soutien d'investisseurs détenant la majorité du capital à son projet de fusion avec London Stock Exchange Group, mais l'opération se heurte toujours à des résistances non négligeables dans plusieurs capitales européennes.

Le Portugal et la Belgique ont ainsi demandé aux autorités européennes de prendre des mesures afin d'empêcher le nouvel ensemble de bénéficier d'une position dominante.

"Je suis aussi préoccupé par le fait qu'un degré élevé de concentration des activités de courtage et de compensation en euro au sein d'un seul groupe puisse nuire à la fois au contexte concurrentiel souhaitable et à la stabilité financière", a ainsi écrit le ministre belge des Finances, Johan van Overtveldt, aux autorités européennes de la concurrence dans une lettre que Reuters a pu consulter.

Le projet de mariage a toutefois obtenu le soutien du président de la Bundesbank allemande, Andreas Dombret, qui a jugé que le vote britannique en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne plaidait en faveur du rapprochement.

"Une fois que le Royaume-Uni aura quitté l'Union européenne, les ponts entre les deux économies seront encore plus importants qu'auparavant", a-t-il dit. "La fusion annoncée de LSE et de Deutsche Börse a le potentiel de devenir l'un de ces ponts."

A 12h00 GMT mercredi, 51,3% des actions Deutsche Börse avaient été apportées à l'offre, a précisé le groupe allemand, ajoutant que cela équivalait à un taux d'apport réel de 53% en prenant en compte les titres en auto-contrôle.

Le franchissement de la barre des 50% signifie que de nombreux fonds indiciels vont désormais apporter leurs titres à l'offre, leurs statuts exigeant souvent qu'ils ne se déterminent qu'une fois qu'un tel seuil a été atteint.

Lundi, Deutsche Börse a ramené de 75% à 60% le seuil d'apport garantissant la réalisation de la fusion et prolongé de 15 jours le délai d'acceptation de l'offre, dont la mise en oeuvre a été compliquée par le Brexit.

Si les actionnaires de LSE ont approuvé la fusion à plus de 99% et si Deutsche Börse semble désormais bien parti pour obtenir le feu vert de ses propres actionnaires, les deux groupes doivent encore obtenir les autorisations des autorités financières britanniques, allemandes et européennes.

Les modalités du projet ne peuvent pas être modifiées avant le bouclage de la fusion, prévue autour de juin 2017, mais les deux groupes ont laissé entendre qu'ils étaient disposés à faire le nécessaire pour obtenir ces autorisations. (avec Robert-Jan Bartunek; Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : London Stock Exchange Group Plc, Deutsche Boerse AG