Francfort (awp/afp) - La perspective de sortie du Royaume-Uni de l'UE renforce l'attrait d'une fusion entre l'opérateur boursier allemand Deutsche Börse et le britannique LSE, a estimé mercredi un dirigeant de la Bundesbank, la banque centrale allemande.

Le choix du "Brexit" lors du référendum britannique fin juin, "a donné une impulsion positive, et même renforcée, aux raisons économiques qui sous-tendent une telle fusion", a déclaré Andreas Dombret, membre du directoire de la "Buba", lors d'un discours à Francfort.

"Lorsque le Royaume-Uni aura quitté l'Union européenne, les ponts entre les deux économies seront plus importants que jamais. La fusion annoncée de LSE et de Deutsche Börse a le potentiel pour devenir un tel pont", a précisé le banquier central.

Deutsche Börse et LSE ont annoncé vouloir s'unir pour créer un géant de la Bourse, mais la perspective de sortie de l'UE du Royaume-Uni est venue compliquer la donne pour cette opération.

"Clairement, le vote en faveur du 'Leave' pose de nouveaux défis pour la gouvernance : les parties concernées doivent trouver une structure qui équilibre tous les intérêts, même au détriment des synergies", a dit M. Dombret.

Les réticences sont tout particulièrement fortes du côté allemand à voir la Bourse de Francfort dirigée depuis un pays qui ne sera plus membre de l'UE, alors que le siège du nouveau groupe doit selon le projet être basé à Londres.

En outre, "les institutions financières doivent se préparer à un scénario dans lequel le courtage et les opérations de compensation en euros n'ont que peu de chances d'avoir un futur en dehors de l'Union européenne", a ajouté M. Dombret.

Rouage incontournable de la finance, les chambres de compensation offrent la garantie au vendeur et à l'acheteur que la transaction ira à son terme, en les protégeant contre le risque que l'une des deux parties n'honore pas son engagement. La plupart de ces opérations est actuellement réalisée depuis Londres.

Deutsche Börse et LSE, deux acteurs majeurs de cette activité en Europe, devront par conséquent trouver le moyen de réaliser ces opérations depuis l'Europe continentale et "Francfort serait l'alternative plus appropriée" pour ce faire, a jugé M. Dombret.

afp/al