Francfort (awp/afp) - Le géant européen du transport aérien Lufthansa a proposé des aménagements pour faciliter l'obtention du feu vert de Bruxelles au rachat d'activités de la compagnie insolvable Air Berlin, selon la Commission européenne.

"Nous avons reçu des remèdes" de la part de Lufthansa dans ce dossier - actuellement étudié par la Commission en sa qualité de gardienne de la concurrence dans l'UE -, a indiqué vendredi à l'AFP un porte-parole, sans détailler les engagements pris par Lufthansa pour rassurer la Commission.

La date-butoir pour la décision des autorités européennes est ainsi automatiquement repoussée du 7 au 21 décembre, a-t-il ajouté.

Sollicité par l'AFP, le groupe allemand propriétaire de plusieurs compagnies (Lufthansa, Eurowings, Swiss, Austrian et Brussels Airlines) n'a pas souhaité livrer de détails sur ses propositions. "Nous sommes convenus avec la Commission européenne d'observer la confidentialité", a déclaré un porte-parole.

Lufthansa serait disposé à abandonner des créneaux de décollage et d'atterrissage sur de grands aéroports comme Berlin et Düsseldorf (ouest), selon une personne proche du dossier citée par l'agence de presse allemande DPA.

La commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, avait récemment laissé entendre dans un entretien à la presse allemande que Lufthansa, déjà très présent dans le ciel allemand, pourrait devoir renoncer à certaines liaisons pour être autorisé à reprendre les appareils convoités. Interrogé en conférence de presse, le patron de Lufthansa s'était dit "prêt" à le faire.

Le britannique Easyjet compte également reprendre une partie des activités d'Air Berlin.

A la Bourse de Francfort, l'action Lufthansa faisait du surplace à 28,87 euros vers 11H00 GMT, après avoir tenu la corde en début de séance, dans un marché en nette baisse.

Le groupe veut racheter pour 210 millions d'euros 81 appareils assortis de créneaux de décollage et d'atterrissage sur la flotte d'environ 140 avions d'Air Berlin, et convoite notamment la filiale autrichienne Niki.

Non soumise à la procédure d'insolvabilité d'Air Berlin, Niki continue de fonctionner grâce à l'argent de Lufthansa. Elle pourrait toutefois entrer dans une zone de turbulences si Bruxelles interdisait son rachat par le géant allemand, qui cesserait alors de la financer.

Selon la version dominicale du journal Bild, la maison mère de British Airways et Iberia, IAG, est intéressée pour reprendre Niki si Lufthansa reçoit un refus de la Commission européenne. L'ex-champion de Formule 1 Niki Lauda, fondateur de la compagnie autrichienne, a également fait part de son intérêt - allié au groupe de tourisme Thomas Cook - dans cette hypothèse.

afp/rp