MILAN, 18 mai (Reuters) - Les autorités italiennes ont lancé mercredi le processus de vente de la compagnie aérienne Alitalia, placée début mai sous la tutelle de l'Etat.

Dans un document signé par les administrateurs désignés par le gouvernement, Alitalia annonce que les offres émanant de sociétés ou de consortiums devront être présentées d'ici le 5 juin. Les offrants pourront proposer de racheter l'ensemble de la compagnie, de la restructurer ou d'acquérir certains de ses avoirs et contrats.

L'Italie a exclu de renationaliser Alitalia, symbole du miracle économique de l'après-guerre, qui peine aujourd'hui à rivaliser avec les compagnies à bas coûts et les trains à grande vitesse, et perd environ un million d'euros par jour.

Les trois administrateurs nommés par l'Etat doivent déterminer si Alitalia peut être restructurée, que ce soit en conservant son indépendance ou en s'adossant à un autre investisseur par le biais d'une cession totale ou partielle. Dans le cas contraire, la compagnie devra être liquidée.

Rome a également accordé un prêt-relais de 600 millions d'euros pour que la compagnie tienne durant le processus de vente.

A la date du 28 février, la dette d'Alitalia s'élevait à quelque 3 milliards d'euros.

Le bilan doit être examiné par les administrateurs, qui ont promis d'échafauder un nouveau plan industriel d'ici juillet.

Des compagnies concurrentes d'Alitalia comme Lufthansa , Norwegian Air ou Air France-KLM n'ont pas manifesté d'intérêt pour la compagnie italienne.

Les médias locaux citent Qatar Airways comme l'un des rares repreneurs potentiels. La compagnie du Golfe ne fait pas de commentaire.

Les acteurs n'appartenant pas à l'Union européenne ne peuvent pas détenir plus de 49% d'une compagnie européenne, ce qui peut décourager certains acheteurs.

Le ministre des Transports italien Graziano Delrio a estimé cette semaine que ce plafond était "irréaliste" et que des négociations visant à le supprimer en étaient à un stade avancé.

La législation européenne ne sera cependant probablement pas modifiée à temps pour venir à la rescousse d'Alitalia.

Les administrateurs espèrent des offres fermes d'ici octobre. (Agnieszka Flak, Stephen Jewkes à Milan, Alberto Sisto à Rome; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)