Deutsche Telekom (-3,42% à 15,105 euros) accuse le coup. Le titre de l'opérateur télécoms allemand signe la plus forte baisse du Dax après l'échec des discussions autour d'un rapprochement entre sa filiale américaine T-Mobile et son concurrent Sprint. Aucune explication précise n'a été donnée, si ce n'est que le deal envisagé n'aurait pas apporté suffisamment de valeur aux deux entreprises et à leurs actionnaires, comparé au développement de leur activité de manière indépendante.

Outre le fait qu'un rapprochement entre T-Mobile et Sprint, qui aurait créé le troisième opérateur américain derrière Verizon et AT&T, aurait sans doute attiré l'attention des gendarmes de la concurrence, il semble que des désaccords sur la gouvernance et la stratégie expliquent aussi cet échec, selon les analystes.

Une fusion aurait généré des synergies sans doute significatives d'un point de vue opérationnel et, comme souvent dans ces cas-là, aurait pu se traduire par de la création de valeur pour les actionnaires. Il y a donc fort à parier que T-Mobile ouvre en baisse à Wall Street dans quelques heures et cette perspective joue un rôle important dans la baisse de Deutsche Telekom. Jefferies souligne qu'une baisse de 1% de T-Mobile se traduit par un recul de 0,4% de l'action de sa maison-mère.

La baisse du titre Deutsche Telekom doit être nuancée

C'est aussi pour cela que la réaction négative est à nuancer, soulignent les analystes. Ainsi, Deutsche Bank affirme qu'il vaut mieux ne pas signer d'accord du tout plutôt qu'un mauvais deal. Le bureau d'études allemand souligne que T-Mobile a mis en avant sa capacité à se développer plus fortement seul qu'avec Sprint. D'ailleurs, T-Mobile comme Sprint ont publié des résultats trimestriels très solides ces derniers jours, le premier se montrant même plus optimiste concernant sa conquête commerciale cette année et le second signant sa meilleure conquête commerciale sur un trimestre depuis deux ans.

Pour Deutsche Bank, la baisse du titre Deutsche Telekom devrait même être mise à profit par les investisseurs pour se renforcer sur la valeur qui reste solide, notamment grâce à T-Mobile, d'un point de vue opérationnel.

De son côté, Jefferies réaffirme que T-Mobile a du potentiel avec ou sans consolidation du secteur. Mais, souligne l'analyste, l'échec de ce deal ravive les interrogations sur la capacité de Deutsche Telekom à accroitre le retour sur capitaux en provenance de sa filiale américaine. Le groupe a toujours souligné qu'il n'y avait pas de solution "organique" à cette faiblesse, rappelle Jefferies. Ce dernier reste à Sousperformance sur Deutsche Telekom.

Enfin, Berenberg, qui avait intégré la perspective d'un rapprochement dans sa valorisation de Deutsche Telekom, a ramené son objectif de cours de 15,80 à 14 euros.