L'opérateur discute d'un possible partenariat avec des investisseurs et des acteurs industriels, dont certains basés aux Etats-Unis, prêts à soutenir ses ambitions américaines, a précisé le directeur financier Thomas Reynaud, confirmant des informations rapportées par Reuters le mois dernier.

Il n'a pas souhaité les identifier de même qu'il n'était pas en mesure de dire dans quels délais ces discussions pourraient aboutir.

"L'offre que nous avons réalisée (...) est toujours aussi pertinente. Maintenant, elle peut évoluer, pas spécialement en termes de valeur, mais en termes de pourcentage du capital", a expliqué le directeur financier lors d'une conférence de presse, sans fournir davantage de précisions.

"Pour pouvoir avancer dans la sérénité, pour que ces discussions aient des chances d'aboutir, il y a un certain nombre d'éléments qu'on ne peut pas donner", a-t-il ajouté.

Fin juillet, Iliad s'est dit prêt à débourser 33 dollars par action pour acquérir 56,6% du capital du quatrième opérateur mobile américain, une proposition snobée par le propriétaire Deutsche Telekom qui refuse pour l'instant de lui donner accès à la "data room" de sa filiale.

LE TITRE EN FORTE BAISSE

Si Iliad s'est montré disposé à faire évoluer son offre, le groupe a en revanche fixé les limites financières qu'il ne comptait pas dépasser avec le souci probablement de rassurer une communauté d'investisseurs désarçonnée par ses velléités à l'international.

L'opérateur, qui est actuellement l'acteur du secteur le moins endetté en Europe, ne souhaite pas porter sa dette au-delà d'un ratio représentant 4,5 fois son résultat d'exploitation (Ebitda) de même qu'il exclut une augmentation de capital qui dépasserait les deux milliards d'euros.

A la mi-journée, l'action d'Iliad accusait toutefois une forte baisse, chutant à 14h25 de 5,56% dans des volumes élevées. Le titre affiche ainsi un recul de près de 25% depuis la révélation de son offre sur T-Mobile.

Selon Stéphane Beyazian, analyste à Raymond James, le marché s'inquiète de la poursuite des projets d'Iliad aux Etats-Unis qu'ils jugent risqués alors qu'ils privilégiaient le scénario d'une consolidation sur le marché français.

"Il est clair qu'Iliad préfère les Etats-Unis plutôt que de retourner à la table des négociations pour racheter Bouygues et consolider la France", ajoute l'analyste dont la recommandation est à sous-performer sur le titre.

Les dirigeants d'Iliad ont d'ailleurs déclaré que la participation d'Iliad à une recomposition du secteur dans l'Hexagone n'était plus "le sujet" pour l'heure.

Outre les Etats-Unis, le titre est également sanctionné pour les résultats inférieurs aux attentes publiés par la société au titre du premier semestre vendredi soir.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gwénaëlle Barzic et Leila Abboud

Valeurs citées dans l'article : ILIAD, Deutsche Telekom AG, T-Mobile Us Inc