"Vous venez de publier vos résultats semestriels. Ces derniers se caractérisent par un résultat opérationnel à 6,0 millions et une baisse des charges non récurrentes à 1,3 million d'euros. Un commentaire ?
Ces chiffres clés témoignent d’une meilleure rentabilité liée à notre projet de transformation Eagle lancé il y a plus de deux ans qui nous a amené à procéder à de multiples restructurations et cessions et à un changement de notre modèle opérationnel.

Il est à noter également que sur le front commercial, pour la première fois depuis plusieurs semestres, notre chiffre d’affaires est repassé dans le vert, à +0,3%.

Votre résultat opérationnel est en repli par rapport au premier semestre 2013 du fait principalement d’une diminution des plus-values…
Effectivement. Alors que nous avions cédé en 2013 une filiale télécom qui nous avait généré une plus value de 12 millions d’euros ; nous avons vendu cette année notre filiale italienne qui nous a procuré une plus value plus modeste de 400 000 euros.

La réduction de vos charges est directement liée à un amoindrissement de vos coûts de restructuration ?

Sur le premier semestre, ces coûts de restructuration s’élèvent à 1,3 million d’euros contre 6,2 millions d'euros au premier semestre 2013.
Ils devraient représenter sur l’année environ 3 millions d’euros, contre 6,5 millions en 2013.

Quels principaux évènements ont rythmé votre activité ces six premiers mois de l’année ?
Au-delà de la cession de notre filiale en Italie, nous avons mis l’accent sur le déploiement de notre plan Eagle. Ceci s’est traduit par le lancement de nouvelles offres autour du cloud de Google et par la refonte de notre organisation en termes de ressources humaines de manière à avoir un contrôle plus strict de notre masse salariale.

Comment justifiez-vous la vente de votre filiale italienne ?
Notre filiale italienne était en pertes depuis 2013. La conjoncture en Italie ne s’étant pas redressée, il nous a semblé pertinent de vendre cette entité. Nous en sommes satisfaits.

De quelle manière s’est traduite la refonte de votre organisation en termes de ressources humaines ? En escomptez-vous des économies de coûts ?
Nous avons constitué des grilles salariales tenant compte de l'expérience des collaborateurs de Devoteam.
Nous n’attendons pas d’économies de coûts à proprement parler mais une maîtrise et un pilotage plus fin dans le temps de la politique salariale de l’entreprise.

Qu’en est-il de vos perspectives financières ?
Nous avons confirmé notre guidelance livrée en début d’année en termes de profitabilité. Celle-ci devrait être de 4,5%.
Nous avons, qui plus est, révisé à la hausse notre objectif en termes de chiffre d’affaires à 425 millions d’euros contre 400 millions d’euros initialement.

Comment expliquez-vous cette révision ?

Les acquisitions comptent pour 8 millions d’euros sur le semestre, dans les 25 millions d’euros additionnels. Les 17 autres millions découlent du reste de nos opérations.

Y a-t-il un segment en particulier, plus porteur que les autres, qui vous a poussé à cette réévaluation ?
Le redressement est notable sur l’ensemble des segments dans lesquels nous évoluons mais notre activité Between en Hollande est déterminante.

Devoteam a repris gPartner et Progis, deux sociétés françaises spécialisées dans l’intégration des solutions entreprises de Google et a accru sa participation dans Axance, société spécialisée dans le design des nouveaux services mobiles, pour la porter à 54,1% du capital. Quelles retombées positives devraient avoir ces opérations ?

Nous n’avons pas encore indiqué au marché ce que nous attendions précisément de l’ensemble de ces opérations. Nous avons cependant soutenu que gPartner, Progis et Axance devraient nous permettre d’accélérer notre positionnement pour aider nos clients à amener leurs systèmes d’information de manière plus importante, plus rapide, plus efficace dans le cloud de Google.
La dynamique de notre pôle spécialisé en informatique dématérialisée, Devoteam Cloud Services, devrait s’en trouver renforcée.

Nous tablons avec optimisme sur un chiffre d’affaires significatif dans les années qui viennent ce d’autant plus que nous envisageons de prendre d’autres initiatives pour faire grandir ce pôle.

Peut-on supposer compte tenu de ces opérations qu’il ne devrait pas y avoir d’autres annonces sur le plan des acquisitions dans les mois à venir ?
Nous ne nous interdisons pas de regarder d’autres dossiers. Cependant je ne crois pas que nous ferons l’annonce d’autres acquisitions au cours du second semestre de l’année.

Nous voulons travailler pour l’instant à la bonne intégration de ces structures dans le groupe.

Quels sont les principaux risques auxquels est confrontée Devoteam à ce stade de l’année ?
Globalement, nous sommes face à un marché difficile avec des clients qui ont défini des programmes de rationalisation, et des tensions géopolitiques avec la Russie qui ont conduit certains d’entre eux à décider des coupes supplémentaires dans leur budget, notamment dans l’automobile allemande.

Ceci étant, parallèlement, il y a un besoin criant pour ces mêmes clients de faire évoluer leurs systèmes informatiques de façon profonde à cause du big data, du numérique, du cloud… Je ne vois pas pour le moment d’éléments qui soient susceptibles d’interrompre ce mouvement.

Quel regard portez-vous sur la forte hausse de votre cours de bourse depuis le début de l’année, de plus de 33% ?
Je dirais simplement que pour l’heure les sociétés non cotées en bourse valent plus cher que les sociétés cotées. Cela suppose un potentiel de revalorisation.

Qu’en est-il de votre politique de distribution aux actionnaires ?

Notre politique de dividende peut paraître prudente pour une société de notre taille. Elle est cependant régulière.
Il faut ajouter à cela que nous nous sommes lancés dans une opération de rachat d’actions à hauteur de 17% de notre capital.

Un dernier mot à ajouter ?
Nous sommes raisonnablement confiants sur le bon déroulement de notre plan de marche pour rendre la société plus performante.
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