Paris (awp/afp) - La banque franco-belge Dexia, en cours de démantèlement, a annoncé mercredi s'être à nouveau retrouvée dans le rouge au premier trimestre, en essuyant une perte de 55 millions d'euros sur les trois premiers mois de 2016.

A la même époque l'an dernier, elle avait enregistré une perte nette de 125 millions d'euros, mais a fini 2015 avec un bénéfice de 163 millions d'euros.

Ce résultat est "marqué par le poids des taxes et contributions, qui représentent plus de la moitié des coûts comptabilisés sur le trimestre", a expliqué l'administrateur délégué de Dexia, Karel de Boeck, cité dans le communiqué.

Les revenus de portefeuilles se sont élevés à 154 millions d'euros, en baisse de 12 millions d'euros par rapport au trimestre précédent.

"Cette évolution s'explique par l'amortissement du portefeuille d'actifs, ainsi que par la comptabilisation, au quatrième trimestre 2015, de paiements d'intérêts sur des actifs classés en douteux", note le groupe.

"Le coût du risque sur le trimestre est faible, à -8 millions d'euros", estime Dexia.

La provision relative à l'exposition à la banque autrichienne en faillite Heta Asset Resolution n'a pas été modifiée et s'établit, au 31 mars, à 176 millions d'euros, selon le communiqué.

Sur ce point, un accord conclu mercredi entre l'Autriche et les créanciers de Heta Asset Resolution pourrait entraîner dans les comptes de Dexia un impact positif compris entre 130 et 140 millions d'euros, a par ailleurs précisé la banque dans un communiqué séparé.

Le bilan du groupe a lui progressé, "principalement sous l'effet de la baisse des taux à long terme", de 7,3 milliards d'euros sur le trimestre pour atteindre 237,5 milliards d'euros, sous l'effet de la baisse des taux d'intérêt et des variations de change, relève l'établissement.

"L'augmentation de la taille du bilan illustre une fois encore la sensibilité du groupe à l'évolution de son environnement financier", a commenté le président du conseil d'administration de Dexia, Robert de Metz.

"Néanmoins, le groupe poursuit ses efforts de réduction des portefeuilles d'actifs, en baisse de 3,8 milliards d'euros ce trimestre", a-t-il souligné.

Sauvée de la faillite à l'automne 2008, Dexia, principal acteur du financement des collectivités jusqu'à ses déboires, a été durement frappée par la crise de la dette ce qui a rendu nécessaire un second sauvetage en octobre 2011.

La banque est désormais gérée en extinction: elle gère son portefeuille jusqu'à disparition des actifs résiduels, se contentant de mener à leur terme ses engagements existants, sans en prendre de nouveaux.

afp/rp