Après une ouverture en baisse de près de 5%, le titre s'est redressé dans la matinée et gagne 0,98% à 93,14 euros à 12h20 - alors que le SBF 120 prend 0,38% - malgré des multiples élevés.

Valorisé comme un acteur du luxe, le titre se traite sur un multiple de 30 fois les résultats estimés du prochain exercice, contre 18,4 fois pour Pernod Ricard et 19,3 fois pour le britannique Diageo, numéro un mondial des spiritueux.

Le propriétaire de Rémy Martin, de Cointreau et du rhum Mount Gay a vu sa croissance organique tomber à 0,9% au quatrième trimestre de son exercice clos le 31 mars, après une progression de 9,0% au trimestre précédent, pénalisé par les effets calendaires du nouvel an chinois, la déconsolidation de la liqueur Passoa et la fin d'un contrat de distribution.

Les ventes de cognac Rémy Martin, principal centre de profit du groupe, ont limité leur hausse à 6,2% après une envolée de 22,3% au cours des trois mois précédents grâce aux livraisons du nouvel an chinois qui, plus précoce cette année, ont favorisé les chiffres du troisième trimestre.

En dehors de ces effets "techniques", la croissance organique sous-jacente du groupe ressort à 6,0% au dernier trimestre et à 7% sur l'ensemble de l'exercice, a précisé le directeur financier du groupe.

"Le nouvel an chinois a été très très bon, les stocks sont sains et nous sommes très positifs pour la Chine en 2017-2018", a déclaré Luca Marotta, commentant les chiffres lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

HAUSSE DE PLUS DE 10% EN CHINE

Rémy Martin, qui récolte les fruits de sa nouvelle stratégie de distribution directe, a vu ses ventes grimper de plus de 10% en Chine en 2016-2017 grâce surtout à son "Club" vendu autour de 80 dollars. Le groupe profite aussi de l'ouverture à Pékin d'une première boutique dédiée à Louis XIII, cognac ultra haut de gamme à plus de 2.000 euros la bouteille.

Luca Marotta a aussi rassuré en se disant "à l'aise" avec le consensus des analystes, tablant sur une progression du résultat opérationnel courant 2016-2017 comprise entre 10% et 11% et permise par la stratégie du groupe de concentration sur le segment du luxe, qui doit permettre à moyen terme de réaliser 60% à 65% des ventes avec des bouteilles à plus de 50 dollars, contre environ 50% aujourd'hui.

Il a toutefois averti que les facteurs techniques liés à Passoa et au contrat de distribution du champagne auraient encore un impact négatif de 22 millions d'euros sur les ventes 2017-2018.

Le pôle liqueur a lui aussi marqué le pas en fin d'exercice, avec des ventes en recul de 7,7%, pénalisé par la déconsolidation de Passoa depuis le 1er décembre 2016 et par la fin de la distribution des champagnes Piper Heidsieck et Charles Heidsieck en France, en Belgique et dans le "travel retail".

Au total, Rémy Cointreau boucle son exercice sur des ventes de 1,095 milliard d'euros, en croissance organique de 4,7%, après une année stable (+0,3%) en 2015-2016.

Le groupe publiera ses résultats annuels le 8 juin.

Les ventes de Pernod Ricard pour le troisième trimestre de son exercice décalé sont quant à elles attendues jeudi.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Pascale Denis

Valeurs citées dans l'article : Pernod-Ricard, Rémy Cointreau, Diageo plc