Seb James, patron de Dixons Carphones, ne s'est visiblement pas montré assez convaincant lorsqu'il a affirmé que le Brexit ne représentait pas une menace pour son groupe mais plutôt une opportunité pour croitre et renforcer sa part du marché britannique. Le Royaume-Uni et l'Irlande ont représenté à eux deux plus de 65% des ventes annuelles de Dixons Carphone sur son exercice clos fin avril. Avec une telle exposition, les investisseurs s'inquiètent de l'impact du Brexit sur l'activité du groupe : le titre ne profite d'ailleurs pas du rebond des marchés et perd 2,72% à 332,7 pence.

L'une des conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne risque en effet d'être la chute de la livre sterling, qui a déjà été violente depuis vendredi. Une telle évolution alimenterait une inflation préjudiciable pour le pouvoir d'achat des ménages britanniques.

Dans ce contexte, le titre Dixons Carphone - qui a déjà dévissé de 22% depuis vendredi - n'a pas profité de résultats annuels plutôt solides. Certes, son bénéfice imposable a reculé de 8% à 263 millions de livres sterling en 2015-2016. Mais ce recul s'explique par des éléments exceptionnels de 184 millions de livres, liés notamment au coût de la fusion entre Carphone Warehouse et Dixons Retail (finalisée en août 2014) et à la rationalisation du patrimoine immobilier du groupe.

Ajusté de ces éléments, le bénéfice net annuel de Dixons Carphone s'est élevé à 447 millions de livres sterling, en hausse de 17%. Les ventes du groupe ont progressé de leur côté de 5% en organique à 9,7 milliards de livres, globalement en ligne avec le consensus.

Son marché domestique (Royaume-Uni et Irlande) a été particulièrement dynamique avec une croissance organique de 6% à 6,4 milliards de livres. Mais c'était avant le Brexit...