Le comité de politique monétaire de la Fed, qui se réunit à partir d'aujourd'hui, donnera sa décision demain. Tout porte à croire qu'un relèvement des taux tel qu'anticipé en début d'année est improbable dans l'immédiat.

Et pour cause: facétie du calendrier, la première estimation de la croissance américaine au deuxième trimestre sera dévoilée après-demain. Celle-ci est évidemment très attendue, à plus forte raison si l'on considère la déception engendrée par le chiffre du premier trimestre. Une nouvelle désillusion alimentera les doutes déjà grandissants quant à la situation de l'économie mondiale, alors que la Chine donne des signes de faiblesse dont on a très récemment pu voir l'impact sur la Bourse de Shanghai...

Dans ce contexte plutôt trouble, 'les investisseurs anticipent un discours plus accommodant de la banque centrale et peut-être une remontée plus tardive des taux directeurs', résumaient ce matin les équipes d'Aurel BGC.

La Grèce n'étant plus au coeur de l'actualité, la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale sera suivie avec d'autant plus d'intérêt. 'Le communiqué devrait évoluer afin de pré-annoncer une hausse de 25 points de base en septembre', anticipe-t-on chez Natixis, qui souligne que 'le consensus des économistes se porte aujourd'hui vers deux hausses cette année', à l'automne et à l'hiver.

Ces relèvements interviendraient dans un contexte d'amélioration globale du marché de l'emploi américain tel que traduit par les derniers chiffres du chômage, dont il faut néanmoins souligner qu'ils demeurent très éloignés de la réalité de terrain...

Et Natixis de préciser: 'le resserrement anticipé n'excède pas 75 points de base pour 2016.' Il s'agit là de l'enjeu principal pour la Fed selon l'analyste, à savoir rapprocher les anticipations du marché du scénario visé sans pour autant amener une volatilité excessive sur les marchés financiers.

Directeur de la Recherche économique de Source, Paul Jackson souligne pour sa part que la conjoncture, entre vigueur du dollar, faiblesse des cours du pétrole et attentes de réduction de l'inflation ne plaide pas pour un relèvement à très brève échéance. Il reste que la normalisation ne pourra être éternellement repoussée.

Les propos récents de la présidente de la Janet Yellen auguraient d'une baisse des taux directeurs d'ici la fin de l'année. Tel est aussi l'avis de Source... et celui du marché.


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