Wall Street a progressé avec régularité durant plus de quatre heures, puis a chuté durant les dernières 90 minutes. Pour qui ne soucie pas des détails, le Dow Jones aligne une seconde séance de parfaite stabilité, tandis que le 'S&P' (-0,15%) et le Nasdaq (-0,2%) reperdent le peu de terrain gagné la veille (+0,1%).

La rechute de l'après-midi est un peu déroutante (comme la hausse de la veille): les opérateurs disent pourtant s'accommoder d'une troisième dévaluation consécutive du yuan (de -1%) dans la mesure où cela fait chuter vers 40% la probabilité d'une hausse de taux par la Fed dès septembre.

La Réserve fédérale pourrait donc laisser 'le bol de punch' monétaire sur la table jusqu'en octobre : ce serait toujours de précieuses semaines (au moins six de plus) d'argent gratuit à faire travailler en bourse.

La résilience des valeurs américaines, stables mercredi alors que les places européennes chutaient de 3,5% quelques heures plus tôt, avait intrigué les observateurs.
On a vite appris que de très gros 'brokers' (les deux plus gros opérant à Wall Street) avaient profité de la baisse initiale des cours pour déclencher les programmes de rachats de titres prévus lors des assemblées générales (des 'buybacks' de titres programmés à la discrétion des entreprises, mais sans date de mise en oeuvre).

Les chiffres du jour semblent avoir peu influencé la tendance bien que le biais initial ait été plutôt positif.
Les chiffres hebdomadaires du chômage américain enregistrent une petite dégradation de +5.000 à 274.000, les prix à l'importation chutent plus fortement que prévu (de -0,9%) et les ventes au détail au titre du mois écoulé ont rebondi de +0,6%... en données 'brutes' et de +0,4% hors automobiles, des chiffres conformes aux prévisions.
Les stocks des entreprises sont ressortis plus 'forts' que prévu à +0,8% contre +0,4% anticipé après +0,3% en juin.
Globalement, cela ne devrait pas modifier le diagnostic de la Fed.

En revanche, le cycle de dévaluation chinois -jugé déflationniste- produit des effets de plus en plus négatifs sur les matières premières (-0,8% sur le palladium et -4,3% sur le gaz naturel) et le pétrole, qui affiche -2,5% et inscrit un nouveau plancher annuel -et historique de huit ans- à 42,23 dollars sur le NYMEX.

Les spécialistes des matières premières constatent que la Chine a donné des signes réels d'essoufflement ces dernières semaines et il faudra du temps pour évaluer si la croissance se redresse un peu... car d'autres devises asiatiques -de pays concurrents de la Chine- accompagnent le yuan dans sa baisse (sans oublier qu'à l'autre bout de la planète, le real brésilien touche également un plus bas historique).

Côté valeurs, les parapétrolières s'enfoncent de nouveau: Peabody dévisse de -11%, Chesapeake et Transocean replongent de -6,5%, Marathon de -5,5%, Range de -4,4%, Devon de -3,9%, Oneok de -3,8%, Baker Hugues de -3%, Nal Oilwell de -2,9%, Apache et Conocophillips de -2,8%.

Le repli du Nasdaq a été freiné par News Corp +7,6%, Yahoo +4,2%, Cisco +2,9%, Netflix +2,7% et Tesla +1,8%... c'est à peu près tout.

Copyright (c) 2015 CercleFinance.com. Tous droits réservés.