BAGDAD, 4 mai (Reuters) - Les 200 soldats et policiers irakiens encerclés par les combattants de l'Etat islamique (EI) dans la raffinerie de Baïdji, la plus grande d'Irak, demandent des renforts pour faire face aux djihadistes qui contrôlent une grande partie du complexe et ont progressé ces derniers jours.

"Nous sommes cernés de tous les côtés par Daech", a déclaré lundi par téléphone un policier nommé Mohanad. "On entend les combattants de Daech qui promettent de décapiter tous ceux qui tomberont entre leurs mains", a-t-il ajouté.

"Nous manquons de munitions, de vivres et d'eau, nous avons seulement un repas par jour, nous déchirons nos uniformes pour panser nos blessés..."

Mohanad, originaire de Bagdad, a précisé qu'il avait mis une balle de côté pour ne pas tomber vivant aux mains des djihadistes. "Je préfère me tirer une balle dans la tête que finir décapité", explique-t-il.

L'an dernier, les forces gouvernementales ont tenu dans la raffinerie de Baïdji pendant plusieurs mois, assiégées par les hommes de l'EI. En novembre, des renforts ont réussi à rompre l'encerclement mais les islamistes sont repassés à l'offensive le mois dernier après avoir été chassés de la ville voisine de Tikrit.

Selon des officiers irakiens, les djihadistes ont pénétré profondément à l'intérieur du complexe industriel, ce qui rend pratiquement impossible l'intervention de l'aviation, sauf à détruire les installations.

Un membre du conseil de la province de Salaheddine a déclaré que l'EI contrôlait environ la moitié de la raffinerie.

"Nous recevons des appels à l'aide des policiers bloqués à l'intérieur et qui n'ont plus grand chose à manger. Ils nous demandent d'appeler le Premier ministre Haïder al Abadi pour qu'il leur envoie des renforts", a-t-il dit. (Bureau de Bagdad, Guy Kerivel pour le service français)