(RPT mot manquant au 1er §)

* Les deux autres actionnaires veulent faire le point sur les intentions de l'Etat-source

* Discussions informelles mardi avec des représentants des holdings Peugeot-source

* Aucune réunion officielle convoquée sur PSA-Source Bercy

* Tavares très satisfait de la situation actuelle à trois

* Aucune réunion

par Gilles Guillaume

PARIS, 30 mai (Reuters) - Des représentants de la famille Peugeot devraient s'entretenir mardi avec l'Etat de manière informelle pour faire le point sur l'éventualité d'une future recomposition du capital de PSA, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.

Les rumeurs sur ce que l'Agence des participations de l'Etat (APE) entend céder prochainement dans son portefeuille vont bon train, et l'hypothèse d'une vente de tout ou partie des 14% que l'Etat détient dans le constructeur automobile a refait surface récemment. Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, n'y a pas coupé court la semaine dernière en déclarant que l'Etat n'a "pas vocation à rester indéfiniment au capital" de PSA.

"Après ces déclarations, il est normal que les différents actionnaires de référence veuillent en savoir davantage", a déclaré une source proche du dossier. "Il devrait y avoir des discussions informelles mardi, ce qui ne veut pas dire que des décisions soient imminentes."

Des représentants des holdings de la famille Peugeot devraient y prendre part. La source n'était pas en mesure de dire si le troisième grand actionnaire, le chinois Donfgeng Motors, aurait des échanges semblables ce jour-là.

"Il peut toujours y avoir des réunions bilatérales entre les actionnaires, mais aucune réunion n'a été convoquée officiellement pour faire le point sur PSA", a déclaré une source du ministère de l'Economie.

La recapitalisation de PSA, au bord de la faillite fin 2012, s'est accompagnée de l'entrée au capital de l'Etat français et de Dongfeng à hauteur d'environ 14% chacun, tandis que les holdings FFP et EPF de la famille fondatrice Peugeot se sont laissé diluer à 14% également.

Mardi dernier dans les Echos, et le lendemain lors d'une audition au Sénat, Emmanuel Macron a souligné que la participation de l'Etat, souscrite initialement pour 800 millions d'euros, avait doublé de valeur depuis 2014.

"Si l'Etat descend, la famille serait intéressée", a ajouté la source, tout en précisant que tout dépendait du prix demandé. Avant la recapitalisation de 2014, les Peugeot détenaient encore plus de 25% de PSA.

"Je sais que la famille Peugeot est attentive", a ajouté une autre source interne au constructeur. "En revanche, Dongfeng ne semble pas vouloir augmenter sa participation."

UN EQUILIBRE DÉLICAT

L'accord initial de recapitalisation de PSA prévoit une clause de "stand-still" qui interdit pendant dix ans aux trois actionnaires d'accroître leur participation sans l'assentiment des deux autres.

Parmi les hypothèses en présence, l'Etat peut donc vendre directement tout ou partie de ses parts aux deux autres actionnaires de référence, s'ils l'acceptent, les laissant ainsi en tête-à-tête, ou favoriser l'arrivée d'un autre acteur pour conserver la structure à trois qui a accompagné avec succès le redressement de PSA. Il pourrait aussi placer une partie de ses titres sur le marché.

Mais Emmanuel Macron doit aussi veiller à ne pas brusquer une entreprise officiellement sortie de convalescence seulement en avril dernier. "Nous avons le souci de maintenir l'équilibre entre les actionnaires", a-t-il ajouté la semaine dernière dans les Echos.

D'autant que la présence de l'Etat au capital reste importante aux yeux de la direction du groupe, alors que PSA vient d'engager avec ses syndicats un nouveau cycle de négociations sur sa compétitivité.

"La collaboration entre les trois actionnaires de tête de l'entreprise a extrêmement bien fonctionné (...) la gouvernance a très bien fonctionné", a déclaré mercredi dernier à Reuters le président du directoire Carlos Tavares. "La base actionnariale de PSA est encore marquée par la présence de beaucoup d'investisseurs court terme (...) PSA appelle de ses v÷ux une base actionnariale la plus stable possible et de ce point de vue là les trois actionnaires de tête de PSA jouent parfaitement leur rôle."

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de l'Agence des participations de l'Etat (APE) ou de Dongfeng Motors. PSA n'a pas souhaité commenter ces informations. (Avec Mathieu Rosemain, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : PEUGEOT, Dongfeng Motor Group Co. Ltd