Le constructeur automobile a renoué au premier semestre avec un bénéfice net pour la première fois depuis quatre ans. Il a également affiché un free cash flow opérationnel de 2,78 milliards d'euros, au plus haut depuis plus de dix ans, tandis que la marge opérationnelle de sa division auto - qui exclut l'activité bancaire et l'équipementier Faurecia - a atteint 5,02%.

Le plan stratégique "Back in the race" vise un free cash flow de deux milliards d'euros sur la période 2015-2017 et une marge opérationnelle de 2% pour la division automobile en 2018. La cible pour 2019-2023 a été fixée à 5%.

"Nous atteignons l'ensemble de nos objectifs 'Back in the race plus rapidement que prévu", a déclaré le directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon au cours d'une conférence téléphonique.

"Toutefois nous restons mesurés car ce premier semestre est aussi porté par un environnement favorable et des effets de saisonnalité très positifs (...) Nous devons donc rester concentrés sur l'exécution complète de notre plan dont les résultats seront à juger sur une année complète."

A 11h10, l'action PSA gagne 4,92% à 18,66 euros, en tête des hausses de l'indice CAC 40 (+0,29%).

"Les concurrents, parmi lesquels BMW et les autres constructeurs haut de gamme allemands, peuvent prendre des leçons", commente ISI Auto dans une note. "PSA est l'un des rares constructeurs qui réussisse à déplacer le curseur des volumes vers l'efficacité opérationnelle (...) et à réduire significativement ses coûts."

RESTER LUCIDE

Carlos Tavares, président du directoire de PSA, a lui aussi prôné de la "lucidité" car le groupe devra affronter au second semestre des "vents contraires", liés notamment au renchérissement des coûts de fabrication avec la nouvelle norme d'émission Euro 6 ainsi qu'aux incertitudes entourant les marchés chinois et sud-américain.

Porté au premier semestre par la faiblesse de l'euro et des prix des matières premières, ainsi que par le rebond de la demande en Europe, le groupe prévoit seulement une légère croissance du marché européen au second semestre et a abaissé sa prévision pour le marché chinois, de +7% en avril à +3% désormais.

La Chine, devenue premier marché de PSA devant la France et axe prioritaire de l'internationalisation du groupe, devrait stagner au second semestre. Dans ce contexte, la bonne tenue des constructeurs locaux a entraîné une bataille de prix chez les constructeurs étrangers installés en Chine.

"Nous avons été surpris par le fort ralentissement du marché au deuxième trimestre", a ajouté Carlos Tavares. "Il y a eu un regain d'intérêt des consommateurs pour les marques chinoises, ce qui a entraîné chez les autres des décisions sur les prix dictées par un réflexe de panique, ce qui a encore fait empirer les choses."

Pour faire face, PSA étudiera jeudi un plan d'économies pour ses activités en Chine.

Le groupe anticipe aussi des baisses d'environ 15% et 35% respectivement pour les marchés automobiles sud-américain et russe sur l'ensemble de 2015.

Dans cet environnement, Carlos Tavares a simplement indiqué que le futur plan stratégique à moyen terme serait dévoilé dans les trois mois qui suivront l'annonce de la réalisation de "Back in the race", toujours officiellement prévue à l'horizon 2018.

* Le communiqué :

http://bit.ly/1DNOSbi

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Gilles Guillaume

Valeurs citées dans l'article : FAURECIA, PEUGEOT, Dongfeng Motor Group Co. Ltd