A l'image de son début de semaine nerveux, le marché a d'abord reculé le matin en réaction à un ton plus dur de la Réserve fédérale sur l'inflation avant de se retourner à la hausse l'après-midi puis de refluer en fin de séance.

L'indice Dow Jones a fini sur un gain de 37,32 points, soit 0,14%, à 26.186,71 points après avoir fluctué dans une marge de près de 300 points, entre des extrêmes de 26.014 et 26.306 points.

Le S&P-500, plus large, a abandonné 1,83 point ou 0,06% à 2.821,98, démarrant ainsi le mois de février sur une note frileuse après un gain de près de 6% en janvier.

Le Nasdaq Composite a reculé de 25,62 points (0,35%) à 7.385,86.

Le rendement des Treasuries à 10 ans, référence du marché obligataire américain, a touché un plus haut de près de quatre ans à 2,786% au lendemain du communiqué publié par la Fed après sa dernière réunion de politique monétaire présidée par Janet Yellen.

Comme attendu, la banque centrale a maintenu ses taux directeurs mais elle a revu en hausse ses anticipations d'inflation, ravivant les spéculations sur la possibilité de quatre hausses de taux cette année alors que le scénario privilégié il y a encore peu de temps n'en intégrait que trois.

"Si l'inflation augmente alors la possibilité de quatre hausses de taux augmente aussi", relève Jeff Zipper, directeur des investissements chez Private Client Reserve à US Bank. "Cela rend le marché plus nerveux et il dissèque d'autant plus chaque donnée économique qui tombe."

Les indicateurs du jour ont été mitigés mais les investisseurs ont surtout retenu une hausse du coût unitaire du travail au quatrième trimestre, qui pourrait annoncer une accélération de l'inflation.

De même le marché suivra-t-il attentivement vendredi la composante sur les salaires de la statistique des créations d'emplois de janvier, lesquelles sont attendues au nombre de 180.000 après les 148.000 annoncées pour décembre.

BONNE TENUE DES BANCAIRES

Seulement quatre des 11 indices sectoriels S&P-500 ont fini en hausse, avec en tête le compartiment des télécoms qui a pris 2,48% dans le sillage d'AT&T (+4,57%) dont les investisseurs ont salué les résultats supérieurs aux attentes.

En deuxième position, les financières ont gagné 0,99% grâce aux valeurs bancaires sensibles à l'évolution des taux d'intérêt.

L'indice S&P-500 des valeurs technologiques a fini inchangé (-0,03%), une baisse de 4,29% d'Amazon.com venant contrebalancer le gain de 3,32% de Facebook qui a profité de bons résultats.

En vedette, eBay a bondi de 13,82%, la meilleure performance du S&P-500, après ses résultats marqués par une hausse du chiffre d'affaires, mais son ancienne filiale Paypal a chuté de 8,11%, le site de vente aux enchères ayant décidé de changer de prestataire de paiement.

Les solides résultats publiés jusqu'ici par les sociétés du S&P-500 ont poussé à la hausse les estimations de croissance des bénéfices, les analystes tablant maintenant sur une progression globale de 13,7% contre +12% il y a un mois.

A la baisse, UPS, le leader mondial des messageries et de la livraison de colis, a été sanctionné d'un recul de 6,13% à 119,51 dollars après des résultats en demi-teinte.

Plus forte baisse du Dow Jones, DowDupont a cédé 2,75%. Le groupe chimique a publié un bénéfice trimestriel meilleur que prévu mais ses prévisions pour 2018 ont déçu les analystes.

Aux valeurs moyennes, le fabricant de sacs et d'accessoires Guess a plongé de 17,75% à la suite d'une mise en cause de son cofondateur et directeur artistique Paul Marciano dans un tweet du top-model Kate Upton avec le hashtag #MeToo.

Apple, Alphabet et Amazon publiaient leurs résultats à la clôture.

(avec Tanya Agrawal à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par Stephen Culp

Valeurs citées dans l'article : eBay, Guess?, Inc., Facebook, DowDuPont