Mauvaise nouvelle pour EDF. Le ministère de l'environnement a confirmé cet après-midi le rejet de la demande de l’électricien public sur la suspension temporaire du mécanisme de l'Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique (ARENH).

Contraint par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), de fermer provisoirement une partie de ses réacteurs nucléaires, EDF avait formulé une requête vendredi dernier. Ce dispositif initié en 2010 dans le cadre de libéralisation du marché de l'énergie oblige EDF à vendre jusqu'à un quart de sa production nucléaire à ses concurrents à un prix garanti de 42 euros par mégawattheure.

Depuis plusieurs trimestres, ce dispositif n'était plus utilisé, les opérateurs alternatifs préférant se fournir directement sur le marché de gros aux prix inférieurs.

Mais la fermeture provisoire d'un peu plus d'un tiers du parc nucléaire français (21 réacteurs sur 58) est en train de changer la donne. Sur le marché libre, les cours ont flambé cette semaine pour dépasser 90 euros le mégawattheure en période de pointe de consommation. Résultat, EDF redoute que ses concurrents utilisent ARENH à des fins de spéculation.

Pour certains observateurs, la demande de suspension du prix régulé formulée par EDF pourrait souligner la crainte du groupe de ne pouvoir alimenter normalement en électricité ses usagers alors que l'hiver, période de forte consommation, approche.

L'électricien, soucieux de rassurer le gouvernement, avait confirmé à nouveau vendredi ses objectifs de production nucléaire (380-390 térawattheure en 2016 et 390-400 TWh en 2017), mais manifestement sans convaincre les investisseurs. En Bourse, le titre perd 2,20% à 10,01 euros.