EDF recule de 0,4% à 8,67 euros. Le groupe a publié hier soir un chiffre d'affaires du premier trimestre en baisse de 1,5% à 21,1 milliards d'euros. Les analystes s'attendaient à ce repli lié à la faiblesse de ses activités au Royaume-Uni et en Italie. Mais l'essentiel était ailleurs. Les observateurs attendaient avec grand intérêt les réactions de l’électricien public, dont l'Etat détient 83% du capital, à la victoire d'Emmanuel Macron. Lors de sa campagne, le nouveau Président avait affiché son pragmatisme sur le dossier énergétique.

Favorable aux énergies renouvelables, il ne s'était pas montré radical face au nucléaire, source de l'essentiel de l'énergie française et pourvoyeur d'emplois.

Lors de la conférence téléphonique avec les analystes sur le chiffre d'affaires trimestriel d'EDF, le directeur financier, Xavier Girre, a révélé que le projet d'Emmanuel Macron de modifier le mix énergétique de la France s'inscrivait dans le long terme et pas précisément à l'horizon de 2025, comme prévu par François Hollande.

La loi de transition énergétique votée en 2012 prévoit la réduction de la part du nucléaire dans la production électrique française de 75% à 50% à l'horizon 2025.

Par ailleurs, EDF, dans la perspective de la construction de nouvelles centrales en France, s'est dit favorable à l'adoption d'un modèle à la "Hinkley Point", c'est-à-dire à la mise en place d'un tarif garanti de rachat de l'électricité issue de la nouvelle centrale pour rentabiliser son investissement.

Dans une note, Oddo a souligné que le chiffre d'affaires au premier trimestre était ressorti en ligne avec ses attentes comme avec celles du consensus. Le courtier a confirmé que la conférence téléphonique s'était essentiellement concentrée sur les conséquences de l'élection d'Emmanuel Macron comme nouveau Président français.

La principale conséquence portera sur l'officialisation de l'abandon de l'objectif de 50% de la part de nucléaire dans le mix français à horizon 2025 mais le bureau d'études pense que cet élément a déjà été largement anticipé par le marché compte tenu de l'impossibilité financière et industrielle de respecter cet objectif dans un horizon de temps aussi court.