Berlin (awp/afp) - L'énergéticien allemand Eon a accepté lundi de céder ses 46,65% dans Uniper, filiale regroupant les centrales à charbon et à gaz, au finlandais Fortum pour "environ 3,76 milliards d'euros", a-t-il annoncé.

Attendue, cette décision fait franchir un pas supplémentaire à l'opération engagée fin septembre par un accord d'Eon et Fortum, suivi en novembre du lancement d'une offre formelle d'achat courant jusqu'au 16 janvier, pour 22 euros par action.

Eon n'a en revanche tenu aucun compte des réticences de la direction d'Uniper, qui avait déconseillé aux actionnaires d'accepter l'offre, jugée insuffisante et dépourvue de garantie d'indépendance, et avait haussé le ton contre sa maison-mère.

"Cette transaction nous permet de vendre l'intégralité de notre part dans Uniper à un prix attractif", s'est réjoui dans un communiqué Johannes Teyssen, patron d'Eon, qui entend recentrer son groupe "sur le coeur de ses activités" dans un paysage énergétique en pleine mutation.

Eon, un des quatre grands fournisseurs d'énergie allemands, a connu d'importantes difficultés depuis la décision couperet de l'Allemagne d'abandonner progressivement le nucléaire après la catastrophe de Fukushima en mars 2011.

L'entreprise avait réagi en se recentrant sur les énergies renouvelables et en se séparant de ses centrales à charbon et à gaz regroupées depuis début 2016 dans Uniper, constituée en filiale.

EON a présenté Fortum comme un "investisseur stable à long terme pour Uniper" tandis que le finlandais a promis d'apporter "son soutien actif" à la direction de sa future acquisition et à ses salariés.

Les membres du directoire d'Eon détenant des actions Uniper à titre personnel "vont aussi les apporter à l'offre" de Fortum, précise l'énergéticien allemand.

De son côté, Uniper s'est déclaré défavorable aux approches de Fortum, pour l'heure présent dans les pays baltes et nordiques de même que la Russie, la Pologne et l'Inde, craignant une destruction de l'entreprise et des suppressions d'emplois.

afp/rp