(Actualisé avec déclaration Renzi,)

ROME, 24 octobre (Reuters) - Les salariés en grève ont manifesté vendredi dans plusieurs villes d'Italie pour protester contre les coupes budgétaires dans les services publics et contre la réforme du marché du travail du président du Conseil italien, Matteo Renzi.

Les grèves ont principalement touché le secteur des transports, perturbant le trafic ferroviaire et les transports publics ainsi que la compagnie aérienne low cost EasyJet , qui a annulé des vols après l'appel du syndicat USB à une grève de 24 heures.

Des manifestations plus importantes sont prévues samedi avec l'appel à la grève lancé par la principale centrale italienne, la CGIL (Confédération générale italienne du Travail).

Matteo Renzi a obtenu la confiance du Sénat début octobre sur sa réforme du marché du travail qui prévoit notamment d'assouplir la protection des salariés, accusée de constituer une barrière à l'embauche. Ce projet lui a valu de nombreuses critiques au sein de son propre camp.

Des affiches avaient été placardées vendredi dans les rues de Rome et d'ailleurs, montrant le chef du gouvernement italien aux côtés de Sergio Marchionne, l'administrateur délégué du groupe Fiat, et de Marianna Madia, ministre de la Fonction publique, avec le slogan : "Renvoyons-les chez eux pour motif légitime!". Ce slogan fait référence à l'un des motifs permettant à un employeur de procéder à un licenciement.

Dans un entretien à la chaîne de télévision La7, Matteo Renzi a averti que le gouvernement ne lâcherait pas de lest.

"Le temps où une manifestation pouvait bloquer le gouvernement et le pays est révolu. Nous ne bougerons pas d'un pouce", a-t-il déclaré alors qu'il se trouvait à Florence, ville dont il était le maire avant de prendre la tête du pays.

Le président du Conseil a également affirmé respecter la CGIL, qui l'a comparé à l'ancien Premier ministre britannique, Margaret Thatcher.

La réforme du travail portée par le chef du gouvernement italien vise également à rééquilibrer un marché fragmenté entre les jeunes dits "précaires", disposant de peu de soutien à l'emploi, et les salariés d'un certain âge, beaucoup mieux protégés. (Isla Binnie; Agathe Machecourt pour le service français, édité par Eric Faye)