PARIS, 2 novembre (Reuters) - L'enjeu de sécurité des centrales nucléaires françaises n'est pas mis en cause par les survols à répétition effectués par des drones depuis le mois d'octobre, a déclaré dimanche la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal.

"Il faut ne pas minimiser mais ne pas dramatiser non plus", a-t-elle dit au Grand-Rendez vous Europe 1, i>Télé et Le Monde, réaffirmant que les drones utilisés "ne sont pas des objets dangereux".

Ségolène Royal a reconnu que les autorités n'avaient pas identifié à ce stade "la source de ces survols", se refusant à émettre la moindre hypothèse, qu'il s'agisse d'une action d'une organisation environnementale ou d'un groupe terroriste.

Mais "nous le saurons rapidement", a-t-elle ajouté. "En aucun cas, je ne laisserai quiconque porter atteinte à la crédibilité et à la réputation de sûreté de nos centrales nucléaires".

Cinq centrales nucléaires ont été survolées vendredi soir par des drones. Il s'agit des centrales de Flamanville (Manche), Fessenheim (Haut-Rhin), Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), Dampierre (Loiret) et Penly (Seine-Maritime), selon une source proche du dossier.

Le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) a déclaré que "l'ensemble des services de l'Etat en charge de la sécurité et de la sûreté des points d'importance vitale (...) sont mobilisés depuis le début des survols pour identifier les responsables de ces actes et y mettre un terme".

"Les centres de production d'électricité nucléaire (sont) conçus pour résister à toute menace embarquée sur ce type d'appareil", souligne-t-il dans un communiqué, précisant que ces survols sont punissables d'une peine d'emprisonnement d'un an et de 75.000 euros d'amende.

Une porte-parole d'EDF EDF.PA a également déclaré que les survols n'avaient pas d'impact sur la sûreté ou le fonctionnement des centrales.

La centrale de Penly et celle de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, avaient été survolées dans la nuit de jeudi à vendredi et des enquêtes avaient été ouvertes après les survols de centrales et de sites du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) en octobre.

Les centrales de Creys-Malville (Isère), du Blayais (Gironde), de Nogent-sur-Seine (Aube), de Cattenom (Moselle), de Chooz (Ardennes), de Gravelines (Nord) et du Bugey (Ain) ont aussi été survolées entre le 5 et le 20 octobre.

Le survol de centrales est interdit dans un périmètre de cinq kilomètres et de 1.000 mètres d'altitude autour des sites. Greenpeace et le réseau Sortir du nucléaire ont dit ne pas être impliqués dans ces survols. (Gérard Bon)