PARIS, 14 février (Reuters) - Le conseil d'administration d'EDF, qui doit se réunir lundi pour approuver les comptes 2015, n'a pas prévu de prendre à cette occasion une décision concernant le projet de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, en Grande-Bretagne, a-t-on appris dimanche d'une source au fait du dossier.

Annoncé en octobre 2013 et maintes fois repoussé depuis, ce projet se heurte à l'opposition des syndicats du groupe français - qui comptent six représentants sur les 18 membres du conseil d'administration. Ils estiment que la construction des deux réacteurs menace la pérennité du groupe.

A 18 milliards de livres (23,2 milliards d'euros), le montant du projet dépasse la valorisation boursière d'EDF (22,5 milliards d'euros), soulignent les syndicats qui ont prévenu qu'ils voteraient contre cet investissement.

Dans un rapport récemment remis à la direction d'EDF, l'ancien patron du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et ex-numéro deux d'EDF Yannick d'Escatha a émis des réserves sur la faisabilité du projet, a indiqué la source au fait du dossier, confirmant une information du JDD.

Toujours selon cette source, plusieurs syndicats et cadres d'EDF suggèrent de reporter le projet de plusieurs années et de proposer à la Grande-Bretagne des EPR "nouveau modèle" (NM), moins coûteux.

Compte tenu du coût du chantier et des autres investissements concernant notamment la restauration des centrales françaises, plusieurs cadres d'EDF, cités par le JDD, jugent intenable l'objectif de flux de trésorerie positif en 2018 que s'est fixé le géant de l'électricité.

Contacté par Reuters, le groupe français n'a pas souhaité s'exprimer. (Geert de Clercq, Marine Pennetier pour le service français, édité par Henri-Pierre André)

Valeurs citées dans l'article : Areva, EDF