Outre les valeurs bancaires, celui des infrastructures et du BTP est aux avant-postes du marché français au lendemain de la qualification d'Emmanuel Macron pour le second tour de l'élection présidentielle. Eiffage bondit de 7% à 76,72 euros, au plus haut depuis décembre 2007 tandis que Vinci signe un nouveau record historique à 78,18 euros, à la faveur d'une hausse de 6,63%, et Saint-Gobain s'apprécie de 6,59% à 49,24 euros. Il faut remonter à janvier 2008 pour retrouver le champion des matériaux de construction à un tel niveau.

Les valeurs du secteur du BTP profitent à plein de leur statut de titres cycliques. Compte tenu de la hausse générale du marché actions parisien aujourd'hui, des titres de ce type amplifient traditionnellement le mouvement.

De plus, nombre d'observateurs s'accordent à dire que, maintenant que l'incertitude politique française est quasiment levée - compte tenu des reports de voix attendus, Macron devrait s'imposer dans 15 jours - dans un sens favorable à l'Europe et aux marchés, les investisseurs vont revenir aux fondamentaux macroéconomiques. Or, ces derniers sont solides en Europe et favorables donc aux sociétés les plus exposées à l'évolution de la conjoncture comme les fabricants de matériaux de construction et les groupes de BTP.

De plus, la qualification d'Emmanuel Macron se traduit par une baisse des taux à 10 ans français. Eiffage et Vinci notamment sont très sensibles aux évolutions des taux compte tenu des investissements importants qu'ils doivent concéder lorsqu'ils se lancent dans des projets de BTP à long terme.

Il y a quelques semaines, Barclays avait commencé à lister les conséquences que l'élection pourrait avoir sur le secteur du BTP et des infrastructures. L'analyste évoquait aussi les projets de baisses d'impôts promises par Emmanuel Macron ainsi que son plan d'investissement de 50 milliards d'euros qui pourrait comprendre des mesures de soutien à la transition énergétique, ce qui soutiendrait l'activité de rénovation des logements.

A ce sujet, Barclays voyait aussi d'un bon oeil l'avènement de Macron pour Saint-Gobain puisque le candidat d'En Marche ne prévoit pas de revenir sur les incitations immobilières comme le Pinel qui soutiennent l'activité.

Valeurs citées dans l'article : Eiffage, Vinci, Compagnie de Saint-Gobain