Deux semaines après avoir abaissé ses objectifs 2017, EDF réduit ses prévisions 2018. Un enchaînement durement sanctionné par les investisseurs : en repli de 6,6% à 10,96 euros, le titre de l’électricien public accuse la plus forte baisse du SBF 120. Le groupe table désormais sur un Ebitda 2018 compris entre 14,6 et 15,3 milliards d'euros, contre au moins égal à 15,2 milliards auparavant. Il s'est dit confronté à plusieurs évolutions défavorables, dont l'érosion attendue de la consommation d'électricité en France, en cohérence avec le rapport de RTE du 7 novembre dernier.

Sa filiale de distribution d'électricité Enedis, ex-ERDF, anticipe désormais une baisse des volumes acheminés de 0,3% en 2018.

EDF cite également une moindre disponibilité de certaines tranches nucléaires au début de 2018 et la baisse de la rémunération de la capacité au Royaume-Uni.

Par ailleurs, les investissements nets hors Linky, nouveaux développements et cessions d'actifs devraient être proches de 11 milliards d'euros en 2018, contre un objectif initial de 10,5 milliards. Ce chiffre inclut une accélération des investissements dans les énergies renouvelables ainsi que les investissements nécessaires sur le parc nucléaire français et le réseau de distribution.

Dans ce contexte, EDF accélère le déploiement du plan de performance présenté en avril 2016. L'objectif de réduction des Opex en 2018 par rapport à 2015 est ainsi porté à 800 millions d'euros au lieu de 700 millions précédemment. Le plan de cessions de 10 milliards, qui devait s'achever fin 2020, devrait l'être en quasi-totalité fin 2018.

Concernant les autres objectifs 2018, EDF vise désormais un ratio cible EFN (frais financiers)/Ebitda inférieur ou égal à 2,7 fois (contre un précédent objectif inférieur ou égal à 2,5 fois) et un objectif de cashflow légèrement positif ou proche de l'équilibre (contre un précédent objectif supérieur ou égal à zéro).