L'électricien public vise désormais pour cette année une production nucléaire de 383-387 TWh (térawatts/heure), contre un objectif précédent de 385-392 TWh, afin de tenir compte de l'arrêt provisoire des quatre réacteurs du Tricastin (Drôme et Vaucluse).

"La date du redémarrage des réacteurs concernés est estimée aujourd'hui au 27 novembre 2017", annonce EDF dans un communiqué.

A l'arrêt depuis fin septembre, les réacteurs du Tricastin, d'une capacité combinée de 3.600 MW (mégawatts), devaient initialement redémarrer la semaine prochaine.

"Compte tenu de ces éléments et par ailleurs d'une faible hydraulicité, dans l'environnement de prix actuel", EDF annonce qu'il révise son objectif d'Ebitda (à taux de change 2016) à 13,4-14,0 milliards d'euros, contre 13,7-14,3 milliards d'euros précédemment.

Le groupe dit rester "mobilisé" pour atteindre un Ebitda supérieur à 13,7 milliards d'euros en 2017 et un ratio d'endettement EFN/Ebitda inférieur ou égal à 2,5x.

EDF avait abaissé une première fois son objectif de production nucléaire en septembre lorsque l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) lui avait imposé la mise à l'arrêt provisoire du Tricastin en demandant le renforcement d'une portion de digue d'un canal au nord du site, afin de garantir qu'elle résiste en cas de séisme d'une ampleur exceptionnelle.

EDF précise dans son communiqué que ces travaux, annoncés le 28 septembre, sont terminés ce vendredi 27 octobre et qu'il a soumis le dossier à l'ASN, qui l'examine avec l'appui technique de l'Institut de radioprotection et de sûreté (IRSN).

L'ASN doit donner son feu vert pour permettre le redémarrage des réacteurs.

Dans une présentation diffusée sur son site internet, EDF estime à 3 millions d'euros environ le coût des travaux de renforcement de digue au Tricastin, confiés à Vinci Construction.

EDF avait indiqué dans la matinée sur son site internet qu'il retardait le démarrage des quatre réacteurs, sans dire pourquoi.

Dans une note séparée, EDF avait également annoncé avoir retardé de deux mois le redémarrage du réacteur 2 (1.300 mégawatts) de la centrale de Paluel (Seine-Maritime), jusqu'au 15 avril prochain.

Les prix de gros de l'électricité en Europe pour les prochains mois ont fortement augmenté vendredi après ces nouvelles. Les analystes craignent que la France, dont les besoins en électricité dépendent de l'énergie nucléaire pour plus des trois quarts, ne soit confrontée à un risque de pénurie cet hiver en raison de l'interruption prolongée de plusieurs réacteurs.

(Dominique Rodriguez et Bate Felix, édité par Myriam Rivet)

Valeurs citées dans l'article : Vinci, Electricité de France