Le groupe prévoit toujours pour 2017 un Ebitda (à taux de change 2016) compris entre 13,4 et 14,0 milliards d'euros et une production nucléaire de 383 à 387 térawatts/heure (TWh), des objectifs revus à la baisse fin octobre pour tenir compte d'une mise à l'arrêt plus longue que prévu de sa centrale du Tricastin (Drôme et Vaucluse).

EDF, dont l'Etat détient 83,4% du capital, a également abaissé lundi ses objectifs 2018, le groupe n'étant plus en mesure de garantir qu'il dégagera un cash-flow positif l'année prochaine tandis que la hausse de son Ebitda pourrait être plus faible qu'attendu, en raison notamment d'une disponibilité moindre de son parc nucléaire en début d'année.

"Plusieurs arrêts de réacteurs ont été prolongés (récemment), parfois pour une durée significative (...). Il nous semble convenable d'envisager que, dans l'ensemble, les futurs arrêts planifiés pourraient être (aussi) prolongés", a expliqué le directeur financier, Xavier Girre, lors d'une conférence téléphonique.

Dominique Minière, le directeur exécutif chargé de la direction du parc nucléaire et thermique, a cependant déclaré que 15 des 19 réacteurs aujourd'hui à l'arrêt en France devaient redémarrer d'ici à début décembre.

"En janvier-février 2018, pendant la période de pic de consommation, pas plus de quatre ou cinq réacteurs devraient être à l'arrêt, contre neuf en moyenne [pour la même période de 2017]", a-t-il également dit.

RTE, le gestionnaire des lignes à haute tension françaises, a de son côté annoncé début novembre que des arrêts non prévus de centrales ou des conditions climatiques "hors normes" pourraient fragiliser l'alimentation en électricité des Français au cours de l'hiver 2017-2018, une période qu'il a donc placée "sous surveillance".

EDF a en outre fait état mardi d'un chiffre d'affaires de 49,7 milliards d'euros au titre des neuf premiers mois de 2017, en repli de 4,3% (-3,2% en organique), avec des chutes en données publiées de 10,6% en Italie - en raison des prix du gaz -, de 9,5% au Royaume-Uni - avec la baisse des prix du nucléaire - et de 3,6% en France.

En France, l'évolution des tarifs en août 2016 et 2017 contribue à une baisse du chiffre d'affaires estimée à 205 millions d'euros, l'impact de "l'intensité concurrentielle accrue" étant pour sa part estimé à 560 millions, tandis que la production nucléaire recule de 1,3% en raison d'un nombre d'arrêts de réacteurs plus important qu'en 2016.

Une réflexion est en cours sur la gouvernance d'EDF car celle-ci n'est peut-être pas adaptée à la nécessité pour le groupe de mettre davantage l'accent sur les énergies renouvelables, a par ailleurs déclaré au Financial Times le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot.

Le communiqué: http://bit.ly/2hq6TtD

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)

par Benjamin Mallet